Lot n° 112

VOLTAIRE (1694-1778). L.A.S. « V… », Jeudy au soir [début mai 1746 ?, à Claude-Henry Feydeau de Marville] ; 3 pages in-4.{CR}Au sujet de ses poursuites contre les faiseurs et imprimeurs de libelles.{CR}[Voltaire a souvent importuné...

Estimation : 5000 - 7000
Adjudication : Invendu
Description
Feydeau de Marville, lieutenant-général de police, pour poursuivre les auteurs et diffuseurs de libelles diffamatoires ou qui lui étaient faussement attribués. Il s’agit vraisemblablement ici du Discours de M. le Directeur à la porte de l’Académie, à l’occasion de l’élection de Voltaire, libelle du librettiste Pierre-Charles Roy (1683-1764) datant de 1743, et réédité à l’occasion de l’élection de Voltaire à l’Académie, le 2 mai 1746.]{CR}« Jay peur monsieur de me rendre ridicule a force de memoires. Mais ces deux petits mots le bien public me rassurent aupres de vous, sur le compte que m’avoit rendu Davenel par ecrit javois pris l’imprimerie de Jorri pour celle de Josse parce que ce Davenel ne sait pas l’ortografe comme mes trente neuf confreres et maitres. Loué soit Dieu que Josse et les Lormels se soient trouvez saisis des vignettes qui prouvent et constatent leur délit. Ce Josse est un imprimeur janseniste et le plus determiné fripon de la librairie. Je vous demanderay la permission d’avoir lhoneur dentretenir ces personnes quand vos ordres auront pourvu a leur sureté. Je pense, sauf votre meilleur avis […] que la Bienvenu n’est pas coupable cette fois, et que le petit friponau, garçon de Lormel fils, depresent au chateau de Bissetre a accusé cette Bienvenu, pour détourner les soupçons naturels que sa personne inspiroit sur Lormel son maitre et sur tous les Lormels. […] La Bienvenu est veuve et a quatre enfans sans secours. La Mazuel persiste a ne pas connaitre le quidam qui luy a vendu les exemplaires. Cela peut etre vray a toute force ; il est encor plus vray qu’elle est tres miserable, et digne de quelque pitié ainsi que son mary, sils nont point imprimé le libelle de Desforgues. Mais les Lormels et Josse, et Felizot voyla ceux qui sont les grands complices »...{CR}Il suggère d’ordonner une visite chez l’homme dénoncé par Phélizot « qui avoit certainement il y a quelque temps un coffre rempli de libelles ». Il recommande l’abbé de Forgues ou des Forgues « sous bibliotécaire du college Mazarin », et signale qu’on « vendoit hier au palais un nouvau libelle au sujet de l’académie. Ne m’envoyez pas promener, quoyque je le merite par mes importunitez assidues »…{CR}En tête de la lettre, notes de Feydeau de Marville au sujet des arrestations et perquisitions à faire chez les libraires et imprimeurs ; il indique que Maurepas s’oppose à la mise en liberté de la veuve Bienvenu…
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