Lot n° 111

Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ (1626-1696). L.A.S. « La m de Sevigné », Grignan 1er mai [1691, à Louis Du Plessis] ; 4 pages petit in-4.{CR}À l’ancien précepteur de son petit-fils, le marquis de Grignan.{CR}« Ouy...

Estimation : 5000 - 7000
Adjudication : Invendu
Description
assurement mon cher Monsieur et vous, et vos lettres, sont fort de mon goust, ce seroit mauvais signe pour moy, sy jestois changée sur ce sujet, les regrets sinceres que vous me faites paroistre, de ne point vous racrocher presentement dans cette maison de Grignan sy aymable, et quon ne scauroit oublier, me donne encore une dose damitié pour vous, mais laissons faire nostre providence, ce qui nest pas disposé presentement, peut fort bien changer, et come lestime et les bonnes volontes ne sont pas diminuées, il ny a qua laisser faire le temps, ce seroit un joly moyen de le passer doucement »… Elle lui envoie une lettre pour la duchesse de Lesdiguières : si elle « pouvoit vous mettre aupres de son fils, jen serois ravie, mais je ne lespere point, cette place est trop solicitée pour nestre pas desja donnée au moins, in petto, je me serois beaucoup plus etandue sur vostre merite, et vos bonnes qualits, mais je la connois, et je scay quelle sarme contre lexces des louanges, come si elle croyoit quon voulut la surprendre par des discours affects, sy quelque chose la peut toucher, cest davoir gouverné le marquis de Grignan, avec lamitié et laprobation de toute sa famille, et den avoir fait un sy joly garçon, qui a la reputation destre sy sage, voila ce qui la peut toucher, en attandant quelle vous connesse par elle mesme »... {CR}Elle aurait encore bien des choses à lui dire, « mais il faut les garder pour le retour et se reduire a vous souhaitter toute sorte de bonheur, tout éloignement de tristesse, et de chagrin, come choses incompatibles avec vostre beau naturel, et a vous assurer de mon estime, et de mon amitié, plaine en vérité, de beaucoup de reconnoissance ».{CR}Un post-scriptum évoque une affaire chez M. Guillart, avocat du Conseil [les dernières lignes de ce post-scriptum, sur un feuillet séparé, manquent].{CR}Ancienne collection Alfred Morrison (vol. VI, p. 110-111).{CR}Correspondance (Bibl. de la Pléiade), t. III, n° 1245, p. 961-962.
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