Description
[MANUSCRIT ENLUMINÉ DU XVe SIÈCLE]. [NORMANDIE] Heures à l'usage de Rouen, nord de la France, fin du XVe siècle, vers 1470. Volume de 180 × 142 × 50 mm, [143] feuillets de velin. Page: 173 × 130. Calendrier: marge inf. 50 mm; sup. 21 mm; int. 25 mm; ext. 42 mm; surface d'écriture: 92 × 65 mm, une colonne de 16 lignes, interligne 6 mm. Heures: marge inf. 50 à 55 mm; sup. 28 mm; int. 20 mm; ext. 40 mm; surface d'écriture: 92 × 65 mm, une colonne de 15 lignes. Encre brune et rouge. Quelques feuillets manquants. Reliure veau brun glacé XVIIe siècle, dos à 4 nerfs, fleurons dorés, plats bordés de 2 filets avec fleurons angulaires et au centre en fleurons le motif d'une croix avec instruments de la Passion, le tout doré, tranches dorées, restes de fermoirs (défauts dont fentes aux mors, coins émoussés, griffures superf. aux plats). Calendrier (f. 1r-12v). Le calendrier (complet), rédigé en français, suit l'usage du diocèse de Rouen. On y relève d'abord le nom de saint Sever (1er février), signalé dans un bréviaire à l'usage de Rouen du XVe siècle (Leroq. B. 539) qui commémore également sainte Austreberte le 10 du même mois. Sainte Honorine (28 février) est fêtée le 27 dans quatre bréviaires à l'usage de Bayeux, Coutances et Sées au XVe siècle (Leroq. B.572, B.571, B.631, B.661). Saint Valery (1er avril) est mentionné dans plusieurs manuscrits rouennais du XVe siècle, de même que saint Eutrope (30 avril) (Leroq. M.725, M.724, Lat. 1334). La translation des reliques de saint Ouen (5 mai) confirme l'usage du diocèse de Rouen, ainsi que saint Didier (23 mai) qui apparaît dans un bréviaire, un diurnal et trois missels à l'usage de Rouen et Lisieux (Leroq. B.539, Lat. 1323, M.725, M.724, M.248, Lat. 1334). Heures de la Vierge (f. 27r-): matines (f. 27r-38r); laudes (f. 38v- 50r) [f. 50 feuillet vierge, réglé, margée ornée]; prime (f. 51r-57r); tierce (f. 57r-64r); none (f. 64r-67v) [f. 68: feuillet vierge, réglé, marges ornées]; vêpres [début manquant]; suite du psaume 122, 4 (f. 69r); complies (f. 74r- 78v) [début manquant]; psaume 13 (f. 74r); [f. 79 vierge, réglé, marges ornées]; f. 80r suite du psaume 6; litanies (f. 92v-95v); [f. 96 vierge, réglé, marges ornées]. Heures de la Croix (f. 97r-103r): matines (f. 97r-98r); prime (f. 98r-100r) [f. 100v vierge, réglé, marges ornées]; f. 101r suite de la prière au Saint-Esprit « Et renovabis faciem terrae ». Heures des défunts (f. 104r-143v) [f. 142v-143v vierges, réglés, marges ornées]. Décor Le calendrier s'orne de 12 lettrines peintes à l'encre d'or sur fond bleu et pourpre, rehaussé de blanc (environ 30 × 12 mm). La marge externe est garnie d'un décor de rinceaux bleus et or, alternant avec des enroulements floraux et des baies sauvages (90 × 25 à 100 × 30 mm). 8 grandes lettrines indiquent le début des principales sections de l'office (25 × 20 à 32 × 25 mm). Peintes à fond d'or, elles se composent de décors de cuirs enroulés bleu pâle et pourpre, et accueillent un décor de grappes et de végétaux. 120 lettrines de taille moyenne (17 × 12 mm) ponctuent le texte, marquant le début des psaumes et des oraisons; de petites lettrines (12 × 7 mm) embellissent enfin l'initiale de chaque verset. Plusieurs feuillets présentent en outre des ornements marginaux en pleine page (f. 17r, 74r). Au fils des marges, tapissées de rinceaux bleu et or alternant avec des jonchées d'oeillets, se découpent des écussons à fond d'or de formes variées, abritant des bouquets de pensées, de violettes et de fraises. Le goût pour ces ornements, relativement fréquents dans les productions parisiennes de la fin du XVe siècle, semble avoir été suscité par le rayonnement d'ateliers renommés tel que celui du Maître du cardinal de Bourbon, actif entre 1470 et 1500 (Autun, BM, ms. S. 191; Paris, BnF, ms. Smith-Lesouëf 24). Le décor se complète de cinq miniatures (86 × 65 mm) inscrites dans des encadrements quadrangulaires cintrés, entourés de marges fleuries couvrant une pleine page (155 × 111 mm). Les Heures de la Vierge s'ouvrent sur l'image de l'Annonciation, qui accompagne les matines (f. 27r); la Visitation précède les laudes (f. 38v) et la Nativité, prime (f. 51r). Les matines de la Croix sont ornées d'une Crucifixion (f. 97r) et l'office des défunts, d'une représentation des funérailles (f. 104r). Le traitement des visages, aux traits allongés et peu différenciés, n'est pas sans évoquer la touche du Maître de Philippe de Croÿ (Université de Liège ms. Wittert 14), quoique la palette et le traitement des drapés s'en distinguent. De même, les tons verts et bruns du paysage offrent des nuances similaires à celle de plusieurs miniatures exécutées dans l'entourage de cet enlumineur. Saint Taurin d'Évreux (11 avril) figure dans cinq manuscrits à l'usage d'Avranches, de Coutances et de Rouen à la même époque (Leroq. B.661, B.660, M.725, M.724, Lat. 1334). La fête de saint Just (19 octobre) n'apparaît que dans u