Lot n° 199

[CHATEAUBRIAND François-René de]. DURAS Claire de Kersaint, duchesse de (1777 - 1828) 19 lettres …

Estimation : 1 500 - 2 000 EUR
Adjudication : 2 990 €
Description
[CHATEAUBRIAND François-René de]. DURAS Claire de Kersaint, duchesse de (1777 - 1828) 19 lettres autographes, Saint-Cloud et Paris janvier-avril [1821], à François de CHATEAUBRIAND; 90 pages in-8 (légères mouillures à qqs lettres). Importante correspondance à son « frère » Chateaubriand, ambassadeur à Berlin, pleine de conseils de conduite pour le « vieux diplomate », de nouvelles des Chambres et de ses propres démarches pour que son ami se rende au Congrès de Leybach, retrouve son ministère d'État, etc. On y lit des plaisanteries et des brouilles amicales, parmi de fréquentes mentions de Pasquier, ministre des Affaires étrangères; Rayneval, sous-secrétaire d'État aux Affaires étrangères; Corbière, ministre sans portefeuille; et Villèle, ministre et secrétaire d'État, membre du Conseil. 4 et 5 janvier. La nomination de Saint-Lar y comme questeur a « fait un grand émoi dans le parti royaliste, Villèle et Corbière se sont plaints, et le Roi leur a dit qu'il avoit eu des raisons particulières [...]. On dit que cette raison est la demande que fit ce M. de St Lary a la chambre en 1815 pour le payement des dettes du Roi »... Elle prie d'assurer le Grand Duc Nicolas de son attachement... 11-12 janvier. Pour obtenir que Chateaubriand soit admis au Congrès de Laybach, elle a écrit à Rayneval: « il est plus important que personne aux affaires étrangeres, et pendant les chambres, il est le vrai ministre. M. Pas quier entre la chambre son rhumatisme et le Conseil en a plus qu'il n'en peut porter. C'est pour Laybach que Villèle et Corbière vont se montrer, car ce sera une chose decidée en Conseil tres probablement »... Elle raconte avec indignation l'évasion du capitaine Nanty, « le Quiroga de la conspiration », et de deux autres; « le plus gravement compromis est M. d'Argenso n »... 18-19 janvier. Humbol dt est d'avis que le Roi de Prusse ne s'opposera pas à ce que Chateaubriand le suive à Laybach: les Empereurs de Russie et d'Autriche se sont laissés suivre par MM. de La Ferronays et de Caraman... Elle s'interroge sur l'application des principes antirévolutionnaires et antilibéraux du Congrès: « On dit que tout se terminera ici pour Naples sans combat et sans violence. Moncenigo a écrit qu'on cèderoit quelque chose des deux côtés, et qu'on feroit un accord, mais souffrirat- on les garnisons ? Et sans cela comment marchera la plus belle constitution du monde »... Il faudrait une armée fidèle sur laquelle le Roi de Naples puisse s'appuyer, « dans ce volcan de révolution où l'on bégaie l'alphabet de 93, et où l'on en est à faire un bataillon thermopylien par souscription »... Aujourd'hui, « l'accord de la libéralité et de la monarchie » est la seule doctrine soutenable; on se rallie à ceux qui combattent l'anarchie et les révolutions: « ce fut tout le secret de Bonaparte »... 28 janvier. Nouvelle explosion hier aux Tuileries: « Madame n'a pas eu peur du tout. On la dit grosse, voila ce qui pousse les Jacobins au désespoir et les fait entreprendre ces horreurs. [...] On n'a point arrêté le nouveau Louvel »... La Chambre des Pairs, où « il y a 50 ou 60 défenseurs des conspirations si chauds et si zelés qu'on croiroit qu'ils défendent leur propre cause », a rejeté le supplément de réquisitoire et mis en liberté dix des prévenus... Rumeurs diplomatiques sur le projet anglais de diminuer les « dépenses de Ste Hélène »; Tierney a ajouté « qu'on donnera la liberté au prisonnier qui désormais ne peut plus avoir d'inconvénient. Là dessus grande allarme à la légation française », mais c'était « une plaisanterie à l'anglaise »... 1er février. L'alarme des royalistes est communicative, et fait blâmer les « vilains ultras »: « Quand on voit tout cela on se désespère car il faut être incorrigible pour n'être pas corrigé par Louvel. Nous faut-il une seconde leçon du même genre ? »... Échos d'une discussion dans le Comité secret (De Serre insulté par le général Foy)... 2-4 février. Affaires d'Angleterre, suivant M. Canning... « M. de Tall eyra nd est devenu libéral. Cherchez quel intérêt il peut avoir à cela ? »... Quant au Congrès, des gens bien instruits disent que « c'étoit nous, et nous seuls qui avions tout entravé jusqu'ici. [...] L'empereur Alexandre s'est prononcé en dernier lieu tres vivement, et a dit qu'il marcheroit en personne à Naples si cela étoit nécessaire »... 8 février. Brochure de Fiévée [Ce que tout le monde pense, ce que personne ne dit]: « Vous y pourrez juger l'esprit et les espérances de cette extrême droite »... 11 février. Les gens ne veulent point de Chateaubriand à Laybach: on craint que les plénipotentiaires Blacas, Caraman et La Ferronays ne soient « blessés de l'arrivée d'un homme supérieur qui attireroit les regards ». Elle espère que le Roi de Prusse ne s'y rendra pas, mais il est possible qu'il rejoigne les Empereurs à Naples: « il est de la nature des rois de recommencer, c'est l'habitude de leur vie, ils voudront mettre tout
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