Lot n° 10

[VAUGELAS (Claude Favre de)]. – BORDEAUX (Henry) — Manuscrit autographe signé intitulé « La grammaire de l'Académie ».

Estimation : 100 - 150 €
Adjudication : 225 €
Description
Une p. 2/3 in-folio. Henry Bordeaux évoque le célèbre grammairien Vaugelas, savoyard comme lui, dans un texte destiné à la rubrique « Billet de minuit » du journal Le Figaro, écrit à l'occasion du discours d'Abel Hermant devant l'Institut, le 25 octobre 1930, au sujet de la grammaire de l'Académie – qui ne connaîtrait une nouvelle édition en deux volumes qu'en 1932-1935.
« ... Bien avant lui [Abel Hermant], un de mes compatriotes savoyards joua précisément le rôle principal dans la rédaction du dictionnaire et la défense de la langue, au point qu'il mérita le beau surnom d'oracle de la langue française. Ce fut Vaugelas. Trente ans avant Richelieu qui fonda notre Académie, son père, le président Favre, avait avec s[ain]t François de Sales, fondé à Annecy l'Académie florimontane qui comptait déjà quarante membres, lesquels choisissaient dans leur nombre un président et un censeur parmi des gens habiles en tous genres et bien près de l'encyclopédie, et aussi un secrétaire qui devoit avoir des idées nettes et claires, un esprit fin et délié, des pensées nobles et être bien versé dans les belles-lettres. Ne nous sommes-nous pas inspirés de ces précieuses recommandations ?...
[Vaugelas, à qui Richelieu avait retiré sa pension, fut désigné pour diriger la rédaction du dictionnaire de l'Académie française qui traînait en longueur, et le cardinal lui rendit cette pension.] Quand Vaugelas le vint remercier, il lui dit : "Je pense que vous n'oublierez pas le mot dans le dictionnaire." – "Certes non, Monseigneur", promit l'académicien. – "Le mot pension". – "Ah !", reprit l'autre, "c'est le mot reconnaissance à quoi je songeais..."... »
Joint, une pièce autographe signé de la comtesse Anna de Noailles (page de faux-titre avec envoi).
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