Lot n° 209

[MANUSCRIT JAPONAIS] — FUJIWARA NO TEIKA (1162-1241), d’après. 藤原定家.

Estimation : 800 - 1000 €
Adjudication : Invendu
Description
Ouvrage sur l’étude des waka. Sangoki Saginomoto 三五記 鷺本.
Manuscrit calligraphié à la main sur papier Japonais. Il s’agit d’un traité sur le waka, type de poésie japonaise en vogue à l’époque Heian et Kamakura. Le waka est une forme poétique japonaise composée de cinq lignes avec un total de 31 syllabes.
Ce manuscrit est constitué de deux volumes en un. L’un comprend dix chapitres tandis que l’autre en contient 6.
De nombreuses copies de cet ouvrage effectuées au cours des siècles passés subsistent. Parfois le contenu change avec des parties ajoutées ou d’autres enlevées selon les auteurs.
Certaines de ces copies, les plus réputées, sont répertoriées selon leur auteur et la date à laquelle elles ont été effectuées. Une page du manuscrit présenté les rassemble, à savoir :
建保五年八月廿八日之畢
遺老藤原朝臣定家 在判
Original écrit le 28 août de la 5e année de l’ére de Kenpo (1217 )
Vieux Fujiwara Ason Teika (avec cachet)
以彼本于時寶治元年十月廿九日於京極宿所書之冩畢
藤原朝臣為家 在判
Copié à Kyogoku (la maison de Fujiwara Teika) le 29 octobre en 1ère année de l’ére de Hōji (1247)
Fujiwara Ason Tameie (fils de Fujiwara Teika) (avec cachet)
文永六年二月七日彼自筆本相傳畢
藤原朝臣為氏在判
Le texte manuscrit a été transmis le 7 février de la 6e année de l’ére de Bunei (1269).
Fujiwara Ason Tameuji (petit-fils de Fujiwara Teika) (avec cachet).
永仁三年七月六日彼自筆本相傳畢
Le texte manuscrit a été transmis le 6 juillet de la 3e année de l’ére de Einin (1295).
藤原朝臣為実在判
Fujiwara Ason Tamezane (arrière-petit-fils de Fujiwara Teika) (avec cachet).
正和二年六月廿三日 蒙芳免書寫
Copié le 23 juin dans la 2e année de l’ére Showa (1313)
Dans l’état actuelle de nos recherches, et sans une étude scientifique plus poussée du papier, il est difficile de dater ce recueil. Il s’agit probablement d’une copie datant entre le 14e et le 16e siècle.
En effet, une date d’acquisition de ce livre, inscrite en noir, figure sur la dernière page : « obtenu début mars de la 18e année de l’ére de Kyoho (1733) ».
享保癸丑歳三月上旬求之畢 Kyoho, mizunotōshi toshi, sangatsu jōjun.
Puis des commentaires datés de la 13e année de l’ère Meiji (1880), très difficilement lisibles, calligraphiés en cursif (en rouge) sur la dernière page du livre ainsi que sur la chemise cartonnée le contenant (en rouge et en noir), racontent que ce document a été montré à des connaisseurs qui supposent que cet ouvrage est bien une copie de l’époque Showa (正和), soit du 14e siècle. Ces commentaires énoncent le nombre d’année entre la date de réalisation de l’original, la date de la dernière copie répertoriée de l’ére Showa (1313), la première date d’acquisition du livre 18e année de l’ére de Kyoho (1733) et enfin la date seconde date d’acquisition la 13e année de l’ère Meiji (1880). Il est aussi indiqué dans les commentaires que cet ouvrage en 1880 aurait plus de 560 ans.
Si l’on se réfère à la copie d’une autre œuvre de Fujiwara Teika se trouvant au Metropolitan Museum : « Compilation sur les fondamentaux de la composition poétique » Eiga Taikai 詠歌大概. On constate que le papier et le style de calligraphie, mais aussi la technique de reliure sont proches de notre document. Cette copie du Metropolitan date de 1531.
Fujiwara no Teika (藤原定家), aussi connu sous les noms Fujiwara no Sadaie ou Sada-ie est un poète japonais de waka, critique, calligraphe, romancier, anthologiste, scribe et érudit de la fin de l’époque de Heian et du début de l’époque de Kamakura. Son influence était énorme et à ce jour, on le compte comme l’un des plus grands poètes japonais. De nombreuses polémiques traversent, au Japon, le milieu des chercheurs sur la littérature japonaise qui mettent en doute certains textes attribués à Fujiwara no Teika (en particulier Sangoki) faute d’existence avérée des originaux. Souvent les attributions des ouvrages ont été faites sur des copies ou des copies de copies. Si de la période Yoshino à la période Muromachi le Sangoki a été attribué à Fujiwara Teika, plus tard des doutes ont été émis et quelques chercheurs et courants littéraires ont considéré certains textes comme apocryphes
Il n’en reste pas moins que tous les textes originaux ou apocryphes de Fujiwara no Teika sur la poésie et en particulier le waka ont pris une telle importance au cours des siècles, qu’ils font toujours autorité dans les milieux littéraires classiques.
Mauvais état, nombreux trous de ver. Fils de reliure disparus.
Lot présenté par Frantz Fray
Espace 4, 9 rue Mazarine, 75006 Paris
Tél. 01 75 00 54 62 – frantz.fray@gmail.com
Partager