Lot n° 98

SENANCOUR (Étienne Pivert de) — Oberman.

Estimation : 3000 - 4000 €
Adjudication : 10 625 €
Description
Paris, Cérioux, 1804. 2 volumes in-8, demi-basane fauve, dos lisse orné, pièces de titre rouge et de tomaison verte, tranches jonquille mouchetées (Reliure de l'époque).Édition originale très rare et très recherchée de ce chef-d'œuvre préromantique.
« Lorsque Senancour publie Oberman en 1804, en pleine épopée impériale, il a conscience que l’histoire essentiellement intérieure qu’il relate ne sera lue que d’un petit nombre de privilégiés. La reconnaissance de son œuvre est en effet tardive et doit beaucoup aux articles et préfaces élogieux de Sainte-Beuve (1832-1833) et de George Sand (1833). Les romantiques font alors du personnage d’Oberman une figure du « mal du siècle », ayant connu comme eux les affres de la solitude, de l’ennui et du doute. Senancour devient pour cette jeune génération une sorte de prophète... » (BnF, Essentiels Littérature).
Très bel exemplaire en jolies reliures de l'époque.
Il porte sur le titre la mention manuscrite : « De la part de l'auteur ».
De la bibliothèque Charles Este Smyth, avec ex-libris manuscrit de l'époque sur le faux-titre du second volume.
On joint une intéressante lettre autographe signée de Senancour à son éditeur (1 p. in-4 datée 8 février avec timbre sec de Bath) : « Vous ignorez sans doute, Monsieur, qu'à l'imprimerie on s'est permis de finir le volume sans mon dernier bon à tirer et de supprimer un petit feuillet à la suite des notes. Cette sorte d'avis était nécessaire. Seulement j'avais un changement à faire de peur qu'un mot qui se trouvait équivoque ne pût vous contrarier. Il résulte en outre de cet étrange procédé des fautes d'impression assez grossières. J'ai écrit vivement une ligne à ce sujet à l'imprimerie. Je n'ai pas l'intention de m'accoutumer à si peu d'égards. Je vous expliquerai mieux cela en deux mots quand j'aurai, comme vous me le faites espérer, l'avantage de vous voir. Vous m'avez adressé six exemplaires accompte des quinze dont nous sommes convenus. Je vous en remercie, Monsieur, et je vous adresse mille salutations de la part d'Obermann si vous le voulez bien et de la mienne. »
Merland, 23 – Monglond, VI, 870 – En français dans le texte, n°209.
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