Lot n° 33

[CHOUSY (Didier de)] — Ignis.

Estimation : 1500 - 2000 €
Adjudication : 7 250 €
Description
Paris, Berger-Levrault & Cie, 1883. In-12, vélin rigide à recouvrements, double filet doré, chiffre couronné au centre, dos lisse, pièce de titre verte, tranches dorées (Reliure de l'époque).Édition originale extrêmement rare d'un des chefs-d'œuvre méconnus de la science-fiction française.
Seul roman du mystérieux comte Didier de Chousy (dont le nom n'apparaît qu'à partir de la troisième édition), Ignis est une « merveilleuse satire de la science, dans la foulée cependant de Jules Verne », écrit Pierre Versins. Ce roman d'anticipation nourri de connaissances techniques et scientifiques imagine le percement par la Compagnie du feu central d'un puits géothermique dans le but de domestiquer le climat, et évoque également les évolutions de la robotique « d'une manière qui devance la littérature conjecturale de plus de cinquante ans. » L'ouvrage est cité par Alfred Jarry dans son article « De quelques romans scientifiques » publié dans La Plume en 1903. Il a fait l'objet d'une réédition en 2008.
Précieux exemplaire offert par l'auteur à la reine Élisabeth de Roumanie dans une jolie reliure à son chiffre.
Le volume s'ouvre sur une dédicace manuscrite signée du comte de Chousy d'une page, dans laquelle il dit son admiration pour l'œuvre littéraire de la reine, née Élisabeth de Wied, qui l'a fait paraître sous le nom de plume de Carmen Sylva.
On joint une longue et importante lettre autographe signée de l'auteur à Villiers de l'Isle-Adam, datée du 12 août 1886 à Boulogne-sur-Mer (6 pp. in-12), dans laquelle il évoque L'Ève future, que Villiers lui avait envoyé et pour lequel il exprime une vive admiration, et la « consanguinité littéraire » qui apparente son œuvre à celle de Villiers : « tous deux... nous avons tenté d'entrevoir en rêve les merveilles que ce siècle prépare à l'avenir... »
D'Ignis, Stéphane Ischi écrit : « L’œuvre est d’autant plus intrigante que le comte Didier de Chousy est une énigme. En dehors de son roman, il semble n’avoir laissé comme traces de son passage sur terre que deux lettres, destinées à Charles Cros et à Villiers de L’Isle-Adam. »
Versins, 168 – Stéphane Ischi, « Une énigme littéraire : le comte Didier de Chousy », RHLF, 2015/2, pp. 347-368.
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