Lot n° 73

COLETTE (1873-1954). L.A.S., [Paris fin mai 1925], à Marguerite Moreno ; 7 pages in-4 sur papier bleu.{CR}Débuts de sa liaison avec son futur mari Maurice Goudeket.{CR}Elle raconte à « Ma chère âme » les drames de la semaine et sa rivalité...

Estimation : 500  -  700 
Adjudication : 650 €
Description
avec Andrée Bloch-Levalois, maîtresse en titre de Maurice Goudeket que Colette vient de rencontrer et dont elle s’est entichée : « Cette malheureuse femme, sentant ce qui se passe, est entrée dans la peau d’une harpie et a montré sa passion déchaînée pour ce garçon. Elle l’a poursuivi et m’a poursuivie partout, dans tous les téléphones, dans tous les domiciles, à toutes les heures de jour et de nuit, elle a questionné ma femme de chambre, ma secrétaire, mes amis Marchand […] Le garçon avait résolu de parler hier ». Mais Colette a pris les devants et a « tout apaisé avec beaucoup de sang-froid, sans cris, ni pugilats ». Elle relate les échanges au cours du sinistre dîner qui a suivi et qui a laissé sa rivale jalouse sur le flanc. « Mais, bon Dieu, c’est bien pour le garçon que j’ai montré tant de patience ! Le garçon est exquis. J’aime mieux ne rien ajouter. Quelle grâce musculaire il y a dans certains amollissements, et comme on est vite touché de voir le feu intérieur fendre l’enveloppe. Est-ce que tu ne crois pas qu’il y a peu d’hommes qui sachent, sans hausser la voix, ni changer le ton, dire … ce qu’il faut dire ? » Colette donne ensuite des nouvelles de ses amis (dont Meg Villars) et dit ne plus tolérer d’être surveillée : « Je ne suis point, et je le déplore, une enfant, et rien dans mon caractère, n’autorise, sous le couvert d’une fort récente amitié, que personne au monde me traite ainsi »…
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