Lieu et date de la vente : du mercredi 28 février 2024 à 14h00. Vente Salle des ventes Favart, 3, rue Favart 75002 Paris - Vous pouvez enchérir via la plateforme Drouot live (+1,8 % HT) Avec INSCRIPTION avant MERCREDI 28 FEVRIER à 12h00.
EXPOSITIONSSalles des ventes Favart : Lundi 26 et mardi 27 février de 11 h à 18 h Tél. : 33 (0) 1 78 91 10 11 -ETExposition privée Chez l'expert Uniquement sur rendez-vous : 01 45 48 25 31
Téléphone pendant l’exposition : 01 53 40 77 10
Contact pour renseignement Responsable de la vente : Marc GUYOT et Clémentine DUBOIS - marc.guyot@ader-paris.fr - Tél. : 33 (0) 1 78 91 10 11
Expert : Thierry BODIN, Syndicat Français des Experts. Professionnels en Œuvres d’Art. Les Autographes - 45, rue de l’Abbé Grégoire 75006 Paris - lesautographes@wanadoo.fr - Tél. : 01 45 48 25 31- Fax : 01 45 48 92 67
Camille SAINT-SAËNS (1835-1921). 19 L.A.S., 1920-1921, à Charles de Galland ; 38 pages in-4 et in-8, 6 à en-tête d’hôtel (petites réparations à l’adhésif sur 2 lettres).{CR}Très intéressante correspondance, illustrée de quelques...
Estimation :4000 - 5000
Adjudication :4 550 €
Description
lettrines, à son ami d’Alger. {CR}Ces lettres sont datées, entre autres, d’Algérie, où Saint-Saëns séjourne entre plusieurs concerts en France et en Grèce, de janvier 1920 à novembre 1921. Il meurt à Alger le 16 décembre 1921. Charles de Galland (1851-1923), professeur et historien, fut maire d’Alger de 1910 à 1919 ; il était violoniste amateur, et Saint-Saëns lui a dédié son Élégie pour violon et piano op.160.{CR}Alger 24 janvier 1920. Saint-Saëns travaille à « tirer un morceau pour le piano de l’Élégie que vous connaissez et qui aura l’honneur de porter notre nom. C’est une transformation complète et assez laborieuse », alors que « les jeunes m’accusent d’improviser ma musique » [il s’agit de l’Élégie pour violon et piano sur un thème d’Alexis de Castillon op.160]. – Hammam R’ihra 25 février. « Me voici enfin dans ce Paradis terrestre qui n’a jamais mieux mérité son nom, car il y fait un temps délicieux ! Nous avons passé hier la journée à Blida et grâce au beau temps nous avons pu aller voir les singes : la vue de Jean [Laurendeau, son valet de chambre] au milieu de ces intéressants personnages qui ont poussé l’indiscrétion jusqu’à lui grimper sur le dos était réjouissante ». Il a une grande chambre : « Avec le silence dont on jouit ici et qui est si propice au travail, il ne me manquera plus rien que mes amis d’Alger, mais il ne me quittent pas par la pensée et j’espère bien qu’un jour ou l’autre l’un d’eux viendra me voir ; alors ce sera la grande noce, on boira des vins de derrière les fagots »... – 6 mars. Il se plaint du départ du cuisinier, remplacé par « un gâte-sauce qui nous a fait une nourriture immangeable » ; mais il reste, pour la tranquillité et le silence. Il évoque le sort du général Laperrine, « probablement perdu, mort de faim et de soif dans le désert ; cela me chagrine beaucoup car j’avais fait tout dernièrement sa connaissance et je l’avais trouvé on ne peut plus sympathique. Cette traversée d’un immense désert est vraiment trop périlleuse avec les faibles moyens dont nous disposons »… – 12 mars. Il revient sur la mort de Laperrine, avec qui il avait voyagé sur le bateau l’amenant à Alger : « C’est folie de traverser ces immenses espaces avec des moyens aussi aléatoires. Tout nouveau progrès a ses martyrs, qui laissent un nom glorieux ». Il a composé un morceau pour flûte et orchestre et six fugues pour le piano : « j’ai travaillé comme un nègre tant qu’il a fait chaud et beau, et quand j’aurais pu me promener le mauvais temps est venu ». Il a neigé sur les palmiers ! En post-scriptum, il s’indigne qu’on ne donne jamais en morceau court que « cette si médiocre Cavalleria rusticana [de Mascagni], dont le principal mérite est d’être étrangère », alors qu’il y a tant de bons ouvrages à succès dans le répertoire français, comme Phryné et « La Princesse Jaune, que mon ennemi M. [Pierre] Lalo avait déclaré “un petit chef d’œuvre” »… {CR}Marseille 29 mars. Il est de retour à Marseille, où Castelbon de Beauxhostes va venir le prendre pour aller à Béziers « dans son auto magnifique »… – 30 mars. Sur le bateau, il a rencontré le directeur du Théâtre d’Alger : « Il m’a stupéfié ! Il compte dépenser 80.000 F. dans sa saison !! Il amènera des musiciens, il a l’intention de donner de grands concerts symphoniques !!! Il aura probablement pour chef d’orchestre un nommé Montagné qui est excellent et que je lui ai chaudement recommandé. Il ne paraît pas hostile à mes ouvrages. Inutile de dire que je connais trop la race des directeurs pour avoir une entière confiance. Mais enfin cela pourrait être l’aube sinon l’aurore de temps meilleurs »…. – Bordeaux 11 avril. Il parle de ses concerts à Béziers et Bordeaux ; mais « tout cela est de bien médiocre importance auprès de ce qui se passe en ce moment », et Saint-Saëns donne son opinion sur les affaires nationales et internationales, critiquant Lloyd George. Et il fulmine contre le syndicaliste Léon Jouhaux, « qui devient roi de France, qui d’un geste arrête les trains, les bateaux, les usines et paralyse le pays tout entier ! Il a empêché de jouer Phryné à Cannes, c’est moins grave mais au fond c’est tout aussi révoltant. On craint sans doute en l’arrêtant de déclencher une révolution. Eh bien, tant pis, mieux vaut une maladie aiguë qui se termine par la guérison qu’un état chronique se prolongeant indéfiniment et ruinant peu à peu la santé et la vie »... [dessin d’une rose]. – Paris 20 avril. « Comme je regrette Alger ! il fait froid et je suis bien condamné à la réclusion jusqu’à ce que la température veuille bien se relever »... – 14 novembre. Il part pour Bordeaux où l’on jouera Les Barbares, puis à Béziers pour La Lyre et la Harpe, et de là pour Marseille où il embarquera pour Alger. Il évoque un futur « déjeuner pantagruélique » à l’hôtel L’Oasis, avec toute la famille Galland : « Les meilleurs vins d’Algérie brilleraient dans les coupes rubis et topazes. Et l’esprit des convives brillerait plus encore, le sel marin serait humilié par le sel attique »... Puis il parle de la Grèce : « J’ai fait dernière[ment] une tournée de concerts avec le charmant violoniste Willaume » ; il déplore la réforme de l’orthographe grecque : « Mais comme c’est joli de voir ces lettres grecques partout ! quelle belle écriture ! s’ils avaient avec elle conservé leurs costumes ! mais les soldats sont en kaki, les civils des deux sexes s’habillent comme à Paris. Cette uniformité répandue sur le monde est désolante »... – Marseille 4 décembre. Il annonce son arrivée à Alger le 12. Il a parlé de l’orchestre du Théâtre d’Alger avec le nouveau chef Ernest Montagné, qui lui a révélé « plusieurs choses, les unes agréables, d’autres qui le sont moins. Les meilleurs musiciens sont allés à l’Opérette parce qu’ils sont mieux payés. Les choristes sont toujours déplorables. Enfin, il espère avec les musiciens pris dans les deux théâtres, réunir un grand orchestre de concert. Mais il paraît que Paul Viardot veut en organiser un autre et faire concurrence ! Que n’est-il resté où il était ? Mais il paraît que vous et Simian soutenez l’orchestre de Montagné et vous pensez bien que je serai avec vous. Paul ne s’est pas assez bien conduit avec moi pour que je passe de son côté. Je serai seulement dans une situation embarrassante s’il fait exécuter de mes œuvres ; mais je le connais, il fera du boche tant qu’il le pourra et s’il me joue, ce sera pour que le pavillon couvre la marchandise »….{CR}Alger 22 mars 1921. Il va partir pour Tunis et prie son ami de lui obtenir une réduction pour le chemin de fer : « On ne prête qu’aux riches ; et quand les gens sont bons on abuse de leur bonté »... – 25 mars. Il le remercie de la réduction et aussi « pour votre photo que je serai bien heureux de mettre chez moi à la place d’honneur »… – Marseille 12 avril. À Tunis, le concert a été brillant, et « on a bissé la Danse macabre. [...] Nous avions malheureusement deux Pleyels excellents mais trop petits pour cette grande salle. On nous a fait des articles mirobolants », mais à Marseille « c’est d’Indy, Dukas, Debussy et Wagner naturellement qui prennent la place »... Le Bey de Tunis lui a donné « la grand’ croix de Nichan Iftikhar », et celle de chevalier de 1ère classe à son valet Jean. « On nous a du reste fêtés autant qu’il est possible, et fait promettre d’y retourner. Maintenant il faudra me partager entre Alger, Oran et Tunis ! »… Il espère que l’Opéra va se décider à monter Ascanio… – Paris 12 mai. Il vient de faire paraître sa nouvelle Suite pour violoncelle. – 26 mai. Son ami le violoniste Willaume a joué une Sonate de Leclair qui « a produit un très-grand effet »… – 23 juillet. « Ici nous jouissons d’une température tropicale dont on se plaint beaucoup ; on se plaint toujours. Il est certain que si les années pluvieuses sont mauvaises, les années trop sèches le sont aussi. Dans huit jours j’irai passer une semaine à Dieppe où il doit y avoir un peu de fraîcheur ; mais après il faudra me rendre à Béziers qui sera très-probablement un four à cuire le pain ; on y jouera Antigone avec mes chœurs, et bien que je n’aie là qu’à surveiller je crains que ce soit trop fatigant pour moi, l’état de mes jambes allant toujours s’aggravant »... – 25 juillet. Il évoque la mort de Gaston Choisnel… « Je connais bien les singes de la Chiffa ; ils sont très amusants et pas du tout méchants. C’est là qu’on devrait en chercher quand on veut en avoir à Paris au lieu de prendre des singes de pays tropicaux qui ne peuvent pas vivre dans notre climat parisien. L’autre hiver quand je suis allé à Hammam R’Irha je me suis arrêté à Blidah et je suis allé à la Chiffa ; un gros singe est même monté sur la tête de Jean avec une rapidité surprenante. Il y en avait de moyens et de tout petits, c’était une vraie comédie ». Il part samedi 30 pour Dieppe « où je passerai la première semaine du mois d’août et où je vais jouer du piano en public pour la dernière fois de ma vie ; je jouerai ma Rhapsodie d’Auvergne et des morceaux seuls »... – 28 octobre. « Les répétitions d’Ascanio s’avancent et j’espère pouvoir quitter Paris pour la chère Algérie ». Il prie Galland de s’enquérir de son logement. « Ascanio s’annonce très bien, les interprètes sont parfaits. L’ennui est que lorsqu’on arrive à la fin des répétitions, cela ne marche plus […] J’ai plaisir à entendre ma musique bien rendue mais je voudrais bien que cela fût fini »... – 17 novembre. Il s’apprête à un nouveau départ pour Alger, et évoque les brillantes représentations d’Ascanio : « l’exécution est parfaite. L’Algérienne [Lise] Charny donne enfin au rôle de Scozzone son caractère qu’il n’avait jamais eu ; elle y est merveilleuse et remporte un grand succès. [...] C’est maintenant à Alger que j’aime le mieux vivre. Quel malheur qu’on n’y puisse transporter l’Opéra ! Alors ce serait parfait pour moi »... [Au bas de la lettre, Galland a noté : « Dernière lettre de St Saëns, mort à Alger le vendredi 16 décembre à 11 h.30 ».]
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