Lot n° 190

Camille SAINT-SAËNS (1835-1921). L.A.S., 30 avril 1919 ; 1 page et demie in-4 à son chiffre.{CR}Sur Parsifal de Richard Wagner [longtemps réservé à Bayreuth, l’opéra de Wagner fut donné à l’Opéra de Paris pour la première fois le 4...

Estimation : 400 - 500
Adjudication : 1 248 €
Description
janvier 1914.] {CR}« Vous avez enduré Parsifal sans ennui ! Je ne suis pas si fort, et il faut que vous ayez un tempérament spécial [...] Vous avez été soutenu d’ailleurs par l’incompréhension complète du texte : quand on le comprend, on constate qu’il est incompréhensible... »{CR}Puis il évoque le livret de son correspondant sur Jeanne d’Arc, qui semble « un très beau sujet ; cependant toutes les tentatives faites jusqu’à présent dans ce sens ont médiocrement réussi. Peut-être essaierais-je quand même si j’avais vingt ans de moins ; mais j’ai 83 ans, ma carrière est finie ».{CR}Il revient à Parsifal : « cette Kundry qui se roule par terre en poussant des cris, qui rit de plusieurs manières différentes, qui passe on ne sait comment de chez les chevaliers chez l’enchanteur... Ce Parsifal qui armé seulement d’une petite chemise vient à bout d’un régiment, qui lorsque Kundry l’embrasse est pris de violentes crampes d’estomac ; ce Graal que ne peut découvrir Amfortas sans faire rouvrir sa blessure, [...] cette caricature des rites catholiques, comment peut-on prendre tout cela au sérieux ?... La folie amusante peut passer quelquefois, mais la folie ennuyeuse... oh ! non... La musique de Parsifal sauf quelques magnifiques éclairs, est bien inférieure à ses devancières ; il n’y a plus d’idées, il n’y a plus que du procédé. Et ce système poussé à la perfection de ne jamais faire chanter les voix ! Il y a exception pour les chœurs, et on se demande pourquoi »...
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