Lot n° 843

GÉLIGNY. Pierre-Antoine. [Suite d'aquarelles d'un prisonnier en Espagne]. (1793-1802). Sept …

Estimation : 12 000 - 14 000 EUR
Description
GÉLIGNY. Pierre-Antoine. [Suite d'aquarelles d'un prisonnier en Espagne]. (1793-1802). Sept dessins gouachés sur vergé bleu ou blanc, contrecollés sur papier fort, certains encadrés d'un bord noir ou entourés d'un liseré de papier doré collé. Les deux pour certains. De formes rectangulaires, tous entre 40 cm de largeur sur 60 cm de longeur. Titre et date à l'encre au bas du recto de la vue a, "Vue de l'intérieur d'une Prison, inventée et Dessinée par Géligny, prisonnier de Guerre en Espagne (a Valladolida), le 28 Vendémiaire An 3". Les vues c, d et e sont signées à l'encre "Géligny inv'" et certaines sont datées. Des poèmes manuscrits conemporains (encre) au verso des vues b et d et au recto de la vue a. Quelques rousseurs et accrocs sans gravité. "Quant à sa probité, son instruction, zèle et intelligence, je ne puis me refuser sans injustice de lui rendre les éloges qu'il mérite..." selon l'Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées Boizot au sujet de Pierre Antoine Géligny, ingénieur depuis 1791. Le jeune ingénieur est enrôlé dans l'Armée révolutionnaire. Parti s'occuper du pont de Limbourg, il sera fait prisonnier par les espagnols du 28 vendémiaire de l'an III au 18 vendémiaire de l'an IV, passant de Vittoria à Burgos et enfin à Valladolid qui semble l'avoir particulièrement marqué. Géligny est gravement atteint physiquement et moralement, et commence sa prose peinte - il date de l'an III la première des vues carcérales et sa dernière aquarelle est datée de 1802. Plusieurs années durant, Géligny médiatise ses souffrances et ses angoisses dans des dessins. Boizot nous le décrit encore "martyr" et dans un "état facheux de démence". Géligny décèdera en juillet 1809, à Paris ou il était né. Pauvre et isolé.
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