Lot n° 575
Sélection Bibliorare

François Pascal Simon Gérard, dit Baron Gérard Marie-Caroline de Bourbon-Sicile, Duchesse de Berry. Il faut probablement dater cette toile des alentours de 1820-1822. L’œuvre resta dans l’atelier du peintre jusqu’à sa mort, et est d’ailleurs décrite dans sa vente après-décès d’avril 1837, sous le lot 10

Estimation : 80 000 – 120 000 EUR
Adjudication : 355 600 EUR
Description

François Pascal Simon Gérard, dit Baron Gérard (1770 - 1837)

Marie-Caroline de Bourbon-Sicile, Duchesse de Berry

Huile sur toile

64,6 x 54,5 cm ; 25⅜ by 21½ in.

Nous remercions Monsieur Alain Latreille d'avoir confirmé l'authenticité de cette œuvre.

Provenance

Vente de l'atelier du Baron Gérard, Paris, 27-29 avril 1837, lot 10

Racheté par la famille et conservé par le neveu du peintre, Henri Alexandre Gérard (1818-1903)

Vente anonyme, Bayeux, 13 mai 2007

Galerie Didier Aaron, Paris, 2008

Où acquis par Monsieur Hubert Guerrand-Hermès, 2009 

François Pascal Simon Gérard, dit Baron Gérard (1770 – 1837) Né à Rome en 1770, François Gérard arrive à Paris enfant, avec sa famille, en 1782 et intègre rapidement la Pension du roi, une école pour jeune artiste qui avait été fondée par Marigny. Après un passage dans les ateliers de Pajou et de Brenet, il se forme, à partir de 1786, auprès de Jacques-Louis David et peut, dès 1789, concourir pour le Prix de Rome, auquel il échoue au profit de Girodet.

Formé comme peintre d’histoire auprès de David, c’est cependant dans le genre du portrait que Gérard va connaître ses plus grands succès et poursuivre une carrière prestigieuse, qui l’amènera à dépeindre les effigies des plus importantes personnalités d’Europe, en particulier après l’avènement de l’Empire. Le soutien que lui apporte Napoléon, notamment après l’exécution par le peintre en 1805 du grand Portrait de l’Empereur en costume de Sacre (une version se trouve à Versailles (inv. MV 5321), l’autre à la Malmaison, inv. M.M.40.47.7089), lui assure des commandes régulières des principaux protagonistes et dignitaires de l’Empire, une situation que, malgré la chute de ce régime, Gérard saura faire perdurer lors de la Restauration, comme le prouvent, entre autres, les différents portraits de la duchesse de Berry.

Mentionnée dans la liste des œuvres peintes de Gérard rédigée par son élève Mlle Godefroid (« Superbe ébauche de la duchesse de Berry »), cette splendide étude, vibrante et colorée, a probablement été réalisée par l’artiste dans le but d’être conservée par devers lui, et utilisée comme modèle pour les portraits plus officiels qu’il devait exécuter par la suite. Elle a sans doute été réalisée en deux temps, comme le laisse deviner la présence visible d’un dessin sous-jacent délimitant les traits principaux de la physionomie si particulière de la duchesse, dessin tracé en présence du modèle, l’artiste complétant par la suite le tableau à l’huile, en atelier. Cette manière de faire donne à cette œuvre une fraîcheur et une exceptionnelle vivacité, le peintre ayant appliqué les couleurs à l’huile de façon volontairement très légère, presque à la façon d’une aquarelle, accentuant de ce fait le caractère pétillant et vivace de la duchesse, dont Gérard représente les traits avec une certaine fidélité. Coiffée d’une toque à plume d’autruche dite « à l’écossaise », la duchesse se tourne avec un naturel saisissant vers la droite.

Il faut probablement dater cette toile des alentours de 1820-1822. Gérard semble en effet s’en inspirer très sensiblement lorsqu’il exécute, en 1822, son grand Portrait de la duchesse de Berry avec ses deux enfants (Versailles, musée national du château ; inv. MV 4799, voir ici même, lot 586), donnant au visage de la jeune femme une posture et une attitude quasi-similaires, mais cette fois-ci tournée vers la gauche.

L’œuvre resta dans l’atelier du peintre jusqu’à sa mort, et est d’ailleurs décrite dans sa vente après-décès d’avril 1837, sous le lot 10 : « Buste de Mme la duchesse de Berry, ébauche très-avancée ; elle est représentée avec une robe de velours rouge, la poitrine découverte et la tête coiffée d’une toque à plume ». Rachetée lors de cette vacation par la famille du peintre, elle sera conservée par ses descendants jusqu’au début des années 2000.  

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