Description
Chateaubriand, François-René de
11 lettres autographes ou dictées, signées, à divers correspondants, dont une minute autographe à la duchesse de Berry. 1820-1843.
30 pages in-4 ou in-8. Quelques défauts et restaurations.
Important ensemble de lettres témoignant de l’engagement de Chateaubriand, ardent défenseur de la cause légitimiste.
─ À un curé. Paris 16 octobre 1820. Il envoie son ouvrage sur le duc de Berry [Mémoires, lettres et pièces authentiques touchant la vie et la mort de S.A.R. monseigneur Charles-Ferdinand d'Artois, fils de France, duc de Berry, publié par Le Normant au mois de mai précédent].
─ À un officier de la compagnie d’élite des gardes royaux. Paris 23 novembre 1820. La duchesse de Berry est forcée de refuser l’offre de cette fidèle compagnie, qui se proposait de servir le duc de Bordeaux [alors âgé de deux mois], puisque les gardes du corps de Monsieur ont déjà été affectés à ce service. Chateaubriand est chargé de leur dire "combien il lui eut été agréable de voir son fils entouré par les braves habitants de la ville dont il porte le nom".
─ À la princesse Galitzine. Genève 3 octobre 1831. Il la remercie de son obligeant billet, avec retard. "J’ai été soir et matin occupé d’une défense de mon pauvre petit Henri, qu’on veut proscrire de nouveau avec ses parents. Je vais aller à Paris imprimer cette défense, car je ne sais point faire le brave à l’abri de l’ennemi, derrière une montagne. Ma vie est attachée à mon honneur et l’un va où l’autre l’appelle".
─ Paris 31 octobre 1831. Il vient de publier sa brochure pour défendre le jeune duc de Bordeaux [De la nouvelle proposition relative au bannissement de Charles X et de sa famille], mais n’a pas grande illusion sur ses effets ou ses répercussions dans la presse, et pense quitter la France, "cette fois pour toujours", au printemps prochain.
─ À son secrétaire Henri Hildebrand. Genève mardi 11 septembre 1832. Il le charge de lui renvoyer lettres et paquets. "Je ne songe plus à la politique et je ne lis aucun journal".
─ Genève 12 novembre 1832. Après l’échec du soulèvement vendéen et l’arrestation de la duchesse de Berry. 3 lettres signées dont une lettre ouverte adressée à la duchesse, sollicitant la haute faveur de lui servir de défenseur. Chateaubriand transmet cette lettre au ministre de la Justice [Félix Barthe] ainsi qu’au journal ultra-royaliste Le Messager des Chambres.
─ À M. Dulçat, avocat à Perpignan. Paris 3 mars 1833. Lettre dictée à Pilorge, évoquant une étonnante déclaration émanant de Blaye. "Moi, j’ai été jugé et absous ; voilà où nous en sommes".
─ À la duchesse de Berry. [Automne 1833]. Importante minute autographe après la libération de la duchesse, et peu de temps avant la majorité du duc de Bordeaux [fixée à 13 ans selon les anciennes lois du royaume]. Chateaubriand, envoyé en mission auprès de la famille royale à Prague par la duchesse, craint de ne rien pouvoir obtenir de Charles X et s’inquiète du sort de la duchesse si elle s’installe en Autriche et préférerait la savoir en Italie. Si le roi exilé n’envoie pas le projet de déclaration qu’il a rédigée au nom du jeune Henri, Chateaubriand a décidé de ne plus le servir.
─ À l’auteur d’un article de La Revue de Paris. Paris 9 mars 1834. Quelques jours avant que ne paraissent la Préface et la conclusion des Mémoires, Chateaubriand en ayant déjà fait la lecture à ses amis.
─ Au baron de Vitrolles. Paris 12 mai 1834 et au cardinal Affre. 14 janvier 1842. 2 lettres dictées à Pilorge. La première au sujet de la rédaction des Mémoires et la seconde à propos d'une dette.
─ Paris, 9 octobre 1843. Chateaubriand accepte de se rendre à Londres sur la demande du duc de Chambord, "malheureusement j’ai perdu en Angleterre mes deux puissants amis, Lord Liverpool et M. Canning, ma fidélité me reste".
[On joint :]
DENOIX DES VERGNES, Fanny. 29 juin 1832. Une visite à Monsieur de Chateaubriand détenu à la Préfecture de Paris. Manuscrit autographe signé (9 p. grand in-8). Vibrant récit de sa rencontre avec l’écrivain, en détention provisoire depuis le 16 juin pour "conspiration contre la sûreté de l'État" après l’arrestation de la duchesse de Berry.
VILLEMAIN, Abel. Lettre autographe signée [à Chateaubriand], mardi 17 février (2 p. ½ in-8). Lettre d’éloges sur un texte que lui a déposé Chateaubriand, souhaitant que son auteur en donne lecture à l’Académie française. Avec une lettre signée de Villemain, alors ministre de l’Instruction publique, 10 juin 1843, à propos de collections laissées par MM. Soleinnes et Deschiens.
Chateaubriand et les dames de la halle. À propos de la naissance du duc de Bordeaux. Paris, Champion, 1917. In-8, broché. Exemplaire de tête sur Hollande, n° 10.