Lot n° 68
Sélection Bibliorare

STENDHAL. Lettre autographe signée du pseudonyme "Albert de M", à son ami l'avocat florentin, …

Estimation : 2 000 - 3 000 EUR
Adjudication : Invendu
Description
STENDHAL. Lettre autographe signée du pseudonyme "Albert de M", à son ami l'avocat florentin, Vincenzo Salvagnoli. Datée : "Civitavecchia le 24 mars" [1833]. 2 pages 1/4 petit in-4. Adresse, marque postale et traces de cachet de cire rouge. Belle lettre évoquant les villes de Rome, Naples et Florence : "Venez-vous à Rome pour les fêtes de Pâques ? Écrivez-le moi pour que je m'y trouve. Nous parlions il y a 8 jours de vous dans le Palais Pot[tenziani]. M. Pot. est actuellement à Marseille. Nous envions Naples et Florence qui ont des spectacles. Pour nous nous découvrons des tombeaux antiques avec des bronzes égaux à ceux des Studi de Naples. Un sculpteur français nommé M. Lemoine a fait une Médée fort belle. Tous les samedis nous passons la nuit jusqu'à 5 h. chez M. le Cte Cini, beaux appts, jeune femme de 18 ans et tout le monde. Votre paresse s'est-elle occupée du procès ? Je ne vous écris pas plus long de peur que vous ne puissiez me lire. Mille respects à Madame Enrichetta [Enrichetta Torrigiani Peruzzi, une amie de Salvagnoli]". Il cherche à avoir des nouvelles de Giulia Rinieri, qui se mariera bientôt avec son cousin Giulio Martini. Il signe d'un pseudonyme nouveau, "Albert de M", puis "rouvre" sa lettre pour indiquer qu'il cherche un emploi de domestique pour "un pauvre garçon" ("votre ancien domestique ce joli jeune homme d'Empoli je crois, est sans place sur le pavé de Rome. Son maître l'a laissé en lui donnant un bon de 30 écus payable à Florence"). Stendhal, récemment nommé consul à Civitavecchia (en 1831, poste qu'il gardera jusqu'en 1841, année de sa mort), sillonna la Toscane. À Florence, fréquentant le cabinet Vieusseux (société littéraire fondée par l'éditeur Giovan Pietro Vieusseux), il devint l'ami du jeune avocat Vincenzo Salvagnoli (1802-1861). Salvagnoli fut directeur de La Patria à Florence en 1847, membre du Conseil général d'Empoli en 1848 ; il dut un temps s'exiler d'Italie pour ses opinions libérales, avant de devenir Ministre des cultes en 1858. Lettre publiée par Jacques Houbert dans L'Année stendhalienne, n° 10, 2011, p. 325-331 ; voir aussi p. 332. Plis marqués, qq légères rousseurs, manque de papier sans atteinte au texte
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