Lot n° 211

MARIN (François) — Suite des Dons de Comus, ou l’Art de la Cuisine réduit en pratique.

Estimation : 1000 - 1200 €
Adjudication : 1 250 €
Description
Paris, Pissot, 1742. 3 volumes in-12, basane havane marbrée, dos à nerfs, compartiments ornés de fleurons dorés, pièces de maroquin rouge, tranche rouge (Reliure de l'époque).Tome I: fx-titre, frontispice, titre, liii- (3)- 448 pp. Tome II: 2 f., 508 pp. Tome III: 2 f., 631 pp.
Édition originale très rare d'un des ouvrages les plus importants du règne de Louis XV.
Il suffit de lire cet ouvrage et de lire Les Dons de Comus, volume publié 3 ans plus tôt, pour constater, contrairement à ce qui a été dit et écrit jusqu’alors, que cet ouvrage en 3 volumes n’est pas du tout une réédition du petit volume précédent, publié chez Prault fils. La boutique de la veuve Pissot est située juste en face de la sienne et il est impossible que la Prault ait ignoré la production des trois volumes. Cependant, et toujours contrairement aux dires de bibliographes et libraires, le frontispice a été regravé d’après celui de Le Bas (un personnage central a été ajouté au premier plan, offrant des légumes) ; l’éditeur n’a donc pas pu se procurer l’ancien tirage de la première planche.
On a seulement attribué « gratuitement » les deux ouvrages à F. Marin, lequel aurait été maître d’hôtel du Prince Charles de Rohan-Soubise (l’ami de cour du roi). La préface est attribuée à Meusnier de Querlon, l’auteur des Soupers de Daphné. Dans la préface du présent ouvrage (p. XLIX) est inscrit : « L’ouvrage que je donne aujourd’hui est exactement la suite des Dons de Comus ».
Marin fut d’abord cuisinier de Madame de Gesvres. Il officia ensuite chez le Maréchal-Prince de Soubise (1715-1787) qui faisait partie des soupers fins de Louis XV en même temps que le Prince de Dombes (1700-1755), qui, sans se dévoiler l’auteur du Cuisinier Gascon (1740). On attribue au Prince de Soubise la célèbre sauce aux oignons. Marin décrit « trois sauces particulières aux oignons ».
Le premier volume concerne : les bouillons, consommés, sauces, coulis, les potages et viandes ; le deuxième volume concerne le cochon, les volailles, le gibier, les légumes et champignons ; le troisième volume concerne les pâtés, pâtisseries, rôtis, beignets, canapés, œufs, bouillons ; quelques sauces et de nombreux apprêts de poissons de rivière et de mer, et la Cuisine et économie bourgeoise. C’est un ouvrage très complet offrant un éventail de plus de 1 500 recettes bien décrites.
Quelques légères traces claires dues au papier employé et antérieures à l’impression, rendu un peu plus savoureux par 4 marques d’appartenance à la même personne, dont : Ce livre appartient à moy Claude Pierre Mortier de Rive de Gié en Lionnais, bon garçon. Ceux qui le trouveront à lui le renderon, et il leur païra bien gracement leurs peines, fait à Verdun, ce 10 février mil sept cent quarante huit, Claude Pierre Mortier 1748. Autre ex-libris manuscrit : Ce livre appartient à moi qui m’appelle Claude Pierre Mortier, traiteur à Verdun le 14 aout 1748.
Petites restaurations, très bien faites, à la reliure. Rousseurs et cernes claires.
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