Lot n° 173

VERLAINE(Paul). Sagesse. Paris, Société Générale de Librairie Catholique,1881. In-8, …

Estimation : 3 000 - 4 000 EUR
Adjudication : 3 200 €
Description
VERLAINE(Paul). Sagesse. Paris, Société Générale de Librairie Catholique,1881. In-8, demi-maroquin rouge, dos orné, coins, tête dor., non rogné, couverture et dos, étui (Pagnant). EDITION ORIGINALE, très rare, de ce recueil dont certaines poésies ont été composées par Verlaine durant sa détention à Mons. L’auteur dépensa près de 600 francs pour cette publication dont il a été tiré 500 exemplaires sur papier vélin. L’ouvrage ne rencontra aucun succès. La conversion en prison dictera à Verlaine les admirables poèmes mystiques de Sagesse, qui inaugure une poésie religieuse dans des formes plus traditionnelles, laissant place, « parallèlement », à des volumes profanes, satiriques ou sensuels, voire gaillards, où le vers parfois cousine avec le mirliton et n’est que trop rarement « la chose envolée » (En français dans le texte, n° 301). Superbe exemplaire, dans une fine reliure contemporaine et de toute fraîcheur, la fragile couverture est ici à l’état de neuf, auquel on a joint une très belle lettre autographe signée de Paul Verlaine, adressée à l’éditeur Alphonse Lemerre (qui publia les premières oeuvres poétiques de Verlaine : Poèmes saturniens - Fêtes galantes - La Bonne Chanson...) elle est datée : « Paris, 17 rue de la Roquette, 22 Janvier 1883 » (2 pp. 1/2 in-8), relatives aux Poètes maudits et à Jadis et Naguère. On sait que Les Poètes maudits fut le premier volume de prose de Verlaine et également le premier ouvrage du poète qu’édita Vanier : «Un petit service à vous demander, d’abord ; un gros ensuite. Pourriez-vous me donner 2 ou 3 exemplaires de chacun de mes livres parus chez vous... J’ai l’intention de faire paraître aussitôt que possible deux volumes, l’un de prose, l’autre de vers... les deux volumes sont absolument en dehors de la politique ou d’idées à discussion, purement littéraires et artistiques... Le temps a dû adoucir dans une toute petite partie de votre entourage actuel d’incompréhensibles rancunes. Aussi bien le gros reproche d’envie que vous m’envoyâtes jadis, et si injuste que vous devez être revenu depuis complètement. Quant à la politique également reprochée (compromis après la Commune Verlaine avait dû, on le sait, s’exiler successivement en Angleterre et en Belgique) sans m’en détacher absolument aujourd’hui, d’abord j’ai changé de tout au tout ma manière d’y voir, puis je vous répète qu’il n’y en a pas une bribe dans les 2 volumes en question, j’ai gardé, je m’en honore, tous mes amis d’autrefois, sauf une exception que vous savez et que je suis encore à comprendre, moi bonhomme et franc. Vous devez comprendre que mon livre dernier, Sagesse, réclamait un éditeur spécial et je ne vous ai pas ennuyé de demandes à ce sujet...». Les autres ouvrages de Verlaine parurent chez d’autres éditeurs, principalement Vanier, cette lettre ne persuada donc pas Lemerre de reprendre contact avec le poète.
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