Lot n° 60

DRUY (M. Marion, Comte de). — La Beauté de la valeur et la lascheté du duel. — Paris, Jean Bessin et Nicolas Traboüillet, 1658. — In-4, maroquin rouge, décor à la Du Seuil avec chiffre couronné aux angles et armoiries au centre, dos...

Estimation : 3 000 - 4 000 €
Adjudication : 3 791 €
Description
orné, les caissons décorés d'un semé de fleurs de lis sauf un qui est chargé d'un chiffre couronné, roulette intérieure, tranches dorées (Reliure de l'époque).
Édition originale de cette critique du duel, dédiée au Roi Louis XIV.

L'auteur décrit les hontes & les miseres de ce crime, contre lequel le Roi s'était élevé : vos braves Mareschaus de France, declarent de vostre part, les bassesses & les laschetez dont il est rempli, & vos Edicts & vos Parlemens comme des foudres qui estonnent, publient les chastimens terribles que vous ordonnez, aux miserables qui se laissent aller aux timiditez de ce vice.

L'ouvrage se termine par un Discours aux dames pour les obliger à user de leur pouvoir, afin de faire triompher la veritable Valeur, de la lascheté du Duel, suivi d'une Conclusion, à la Reine : […] Ostez l'asseurance à ceux qui voudront soutenir son party, de le faire en vostre présence, & que vos ruelles & vos cabinets soient des Trosnes augustes pour cette excellente vertu, d'où le crime que nous abhorrons, soit banni avecque toutes ses bassesses & ses timiditez (p. 301).

♦ Bel exemplaire aux armes d'Anne-Geneviève de Bourbon, Duchesse de Longueville (1619-1679), sœur du Grand Condé et du Prince de Conti, et grande figure de la Fronde.

Anne-Geneviève de Bourbon naquit à la prison de Vincennes, où son père Henri II de Bourbon, Prince de Condé, avait été incarcéré à la suite des complots dont il avait été l'auteur sous la régence de Marie de Médicis. Elle épousa en 1642 Henri d'Orléans, Duc de Longueville, et fut l'amante du Duc de La Rochefoucauld, l'auteur des célèbres Maximes. Aux côtés de ses frères, elle participa activement à la Fronde.

Quentin-Bauchart, Les Femmes bibliophiles de France, consacre quelques lignes à la Duchesse de Longueville et dit que les livres qui passent pour lui avoir appartenu [sont] le plus souvent aux armes de son mari (t. II, pp. 396-397), ce qui indique que les armoiries respectives des époux sont souvent confondues entre elles. Guigard, dans Le Nouvel armorial du bibliophile,
t. I, p. 108, reproduit des armoiries simples qu'il attribue à la Duchesse de Longueville, pourtant les armoiries doubles qui sont frappées sur notre exemplaire lui conviennent aussi parfaitement, puisqu’aussi bien le Discours aux dames lui est adressé.

Cette reliure a fait l'objet d'une très intéressante communication dans les Procès-verbaux de la Commission des Antiquités de la Seine-Inférieure pendant l'année 1912 (pp. 63-66).

Restauration de papier dans la marge de deux feuillets (e3 et C3). Brunissures à quelques feuillets.
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