Lot n° 47

SERRES (Olivier de) — Le Theatre d'agriculture et mesnage des champs. Seconde édition, reveuë et augmentée par l'auteur.

Estimation : 3000 - 4000 €
Adjudication : 4 375 €
Description
Paris, Abraham Saugrain, 1603. In-4, basane racinée, dos lisse orné (Reliure vers 1800).Seconde édition, en partie originale et la première complète, du « premier grand traité français d'agronomie » (Pierre Berès).
« Cette seconde édition, qui est également fort belle, est au moins aussi rare que celle de 1600. C'est la première complète ; elle est augmentée de nombreuses additions dans divers livres » (Thiébaud).
L'illustration se compose d'un beau titre-frontispice à portique gravé sur cuivre par Charles de Mallery et de 24 gravures sur bois, dont 8 bandeaux montrant des scènes champêtres, 15 figures dans le texte et une planche hors texte présentant des parterres de jardins d'agrément ou de jardins médicinaux.
Le Théâtre d'agriculture, ouvrage monumental et d’intérêt universel, est divisé en huit « lieux » abordant l'ensemble des matières agricoles. Maintes fois réimprimé, l’ouvrage eut une grande influence dans la production de la soie et la culture de la betterave, du maïs et de la patate. Il renferme de très nombreux chapitres et passages consacrés à la nourriture et aux boissons, traitant dès le second lieu du pain et des légumes, « qui servent beaucoup à l'entretenement du mesnage champestre » ; dans le troisième, il aborde la fabrication du vin et, dans le quatrième, celle du beurre et des fromages ; enfin, dans le huitième et dernier lieu, les deux premiers chapitres concernent « l'usage des aliments » et donnent de nombreuses recettes de pain et de vin. Il s’intéresse particulièrement aux « techniques de salaison des différentes viandes d'une part, de l'autre procédés de mise en conserve des fruits (au sel, au vinaigre, au moût, au vin cuit, au sucre, au miel). Le second chapitre du livre VIII constitue ainsi un véritable traité de confiture » (Livres en bouche). Enfin, l'ultime chapitre du livre traite De la chasse et autres honnestes exercices du gentilhomme.
Issu d'une famille de protestants militants, Olivier de Serres (1539-1619), le père de l'agronomie française, acquit en 1557 les moulins du Pradel, dans le Vivarais, qu'il aménagea en ferme modèle. En 1598, à la mort de son frère Jean, pasteur et historiographe du roi Henri IV, il fut nommé co-tuteur de ses neveux et nièces et gagna la cour pour obtenir l'argent promis par le roi à leur père. Mais Henri IV ne voulut pas le recevoir ; il s'installa cependant à Paris pour s'occuper de l'édition de son Théâtre d'agriculture. Un chapitre en est publié en février 1599 sous le titre de La Cueillette de la soye par la nourriture des vers qui la font, suivi de la première édition du livre en juillet 1600. Olivier de Serres n’obtint satisfaction qu’en 1604, alors que le roi avait fait du Théâtre d'agriculture son livre de chevet. Il put alors rentrer définitivement sur ses terres.
De la bibliothèque du marquis Jean de Nays Candau (1765-1839), riche propriétaire issu d’une des plus anciennes familles du Béarn, d'abord magistrat au parlement de Pau, puis député des Basses-Pyrénées sous la Restauration, de 1821 à 1827. L’exemplaire, conservé de son vivant au château de Peyrelongue, « a été porté au château de Candau (Castétis) après le décès du marquis de Candau en 1839 » d’après une mention manuscrite du temps laissée sur une garde.
Coiffe de tête râpée, pâle mouillure au titre.
Thiébaud, 840 – En français dans le texte, n°79.
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