Lot n° 242

Émile de GIRARDIN. Le Supplice d’une femme. Drame en trois actes avec une préface. Paris, …

Estimation : 500 - 600 EUR
Adjudication : 637 €
Description
Émile de GIRARDIN. Le Supplice d’une femme. Drame en trois actes avec une préface. Paris, Michel Lévy Frères, 1865. In-8, demi-maroquin à coins rouge, dos lisse, pièce de titre en maroquin fauve, date dorée en pied, couvertures conservées, non rogné (Reliure de Champs). [2] ff., 143 pp. Une collaboration littéraire qui tourne au vinaigre Édition originale. La pièce fut créée au Théâtre-Français le 29 avril 1865. Bien que son nom ne figure pas, Dumas Fils a collaboré largement à cette pièce, et elle a été réimprimée dans son Théâtre complet. Vicaire III, 468 ; Talvart, 24 ; Carteret, 248. Relié en tête : – LAS à « mon cher Peragallo » une page in-12 à son adresse N’oubliez pas que je touche moitié du Supplice d’une femme. Mille compliments affectueux A Dumas Fils A propos envoyez-moi donc mon compte par la poste – LAS à « Monsieur Hourblin [ ?] », 11 novembre 1887 (cachet de la poste,) 2 pp. ½ in-8. Monsieur Il en est de certaines pièces comme il en est de certains enfants qui ont deux pères, l’un légal dont ils portent le nom, l’autre clandestin dont ils reproduisent les traits. Tout le monde les appelle du nom qu’ils portent tout en connaissant leur origine. M. Walewski et M. de Morny ont été des exemples de ce fait dans la réalité et nombre de pièces seraient aussi des exemples dans l’art. C’est aux amateurs qui doivent être un peu historiens à faire, dans ce dernier cas, les attributions qu’ils croient justes. Voilà, Monsieur, tout ce que je puis vous dire à propos de la consultation que vous me demandez, à laquelle je joins l’assurance de mes sentiments les plus distingués. Avant la même la représentation de la pièce, les deux écrivains portèrent leurs différends sur la place publique, Girardin reprochant à Dumas Fils d’avoir affadi sa pièce, celui-ci rétorquant que ce que lui avait confié Girardin était injouable : Girardin : « Je vous ai donné des caractères et des développements. Je vous ai remis une œuvre vraie et logique, et vous me rendez une pièce dont les personnages sont effacés et les scènes adoucies, un drame de convention qui n’a plus que la vérité misérable des planches. » Dumas fils : « Votre pièce était dangereuse et impossible, elle aurait été sifflée, et je l’ai fait applaudir, j’ai mis assez de talent pour en faire un grand succès, remerciez-moi. » On joint : Alexandre DUMAS Fils. Histoire du Supplice d’une femme. Réponse à M. Émile de Girardin. Paris, Michel Lévy Frères, 1865. In-8, demi-maroquin à coins rouge, dos lisse, pièce de titre en maroquin fauve, date dorée en pied, couvertures conservées, non rogné (Reliure de Champs). [2] ff., 118 pp Édition originale. La défense de Dumas Fils aux griefs de Girardin. Celui-ci avait trouvé une situation dramatique mais pas une idée car « une idée a un commencement, un milieu et une fin, une exposition, un développement et une conclusion. La situation est une chose mais « celui qui fera une bonne pièce avec ce point de départ sera le véritable auteur de la pièce. » Après la lecture de la pièce de Girardin que Dumas Fils avait trouvée impossible, Girardin lui demanda s’il y avait néanmoins une pièce à faire et lui confia son manuscrit lui demandant de mettre en marge ses observations. N’y parvenant pas, Dumas Fils se décida à réécrire entièrement la pièce et fit « son sujet mien ». Dès les répétitions les relations entre les deux hommes tournèrent au vinaigre. Vicaire III, 468 ; Talvart, 25. Bel exemplaire truffé de deux intéressantes lettres dont l’une relative à la pièce et la seconde aux collaboration littéraires.
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