Lot n° 212

Alexandre DUMAS. Amnistie. Manuscrit autographe signé [octobre 1862]. 2 pp. in-4 sur papier …

Estimation : 600 - 800 EUR
Adjudication : Invendu
Description
Alexandre DUMAS. Amnistie. Manuscrit autographe signé [octobre 1862]. 2 pp. in-4 sur papier vergé bleu. La bataille d’Aspromonte et l’amnistie de Garibaldi Le 29 août 1862, les troupes de Garibaldi entament une marche sur Rome dont il veut faire la capitale de l’Italie. L’armée italienne de Victor-Emmanuel s’y oppose et une brève bataille a lieu à Aspromonte, un massif de la Calabre, au cours de laquelle Garibaldi est blessé. Il est fait prisonnier et ne sera gracié que le 5 octobre 1862. Estimant que Garibaldi sortait de la légalité, Dumas refusa de cautionner son action. Mais dans cet article, publié dans l’Indipendente le 8 octobre 1862, qui suit l’amnistie il apporte son soutien à son vieil ami. C’est le mot céleste donné par le Dieu tout puissant à l’homme qui monte sur le trône. Amnistie. C’est le mot de passe de la Royauté se présentant à la porte du Ciel. Heureux le Roi qui amnistie sans avoir jamais eu besoin d’être amnistié. En donnant aux pauvres de l’Évangile, on prête à Dieu. Au reste nous n’avons jamais douté du cœur du roi Victor Emmanuel. Du jour où il avait fait un pas […] pour adresser de sa bouche bien aimée la parole à Garibaldi, nous avions compris qu’il apprenait l’immense différence qu’il y a entre un homme qui fait un appel aux armes pour une expédition, qu’il regarde comme glorieuse et profitable à son pays, et un rebelle qui marche contre les lois. C’est la différence qu’il y a dans l’Antiquité entre les Graches et Catilina. Les Graches sont restés des martyrs, toutes les théories sociales n’ont pu faire de Catilina autre chose qu’un révolté. Le XIXe siècle seul, cette époque de transition, de transformation, de luttes, pouvait offrir cet étrange exemple d’un homme faisant pour son pays plus que ne peut faire le Roi, plus que ne peut faire le gouvernement, plus enfin que le Roi et le Gouvernement ne veulent qu’il fasse. Au reste nous le croyons le sacrifice que Garibaldi a fait de lui-même à l’autel de sa patrie n’a pas été prévu. Les puissances voisines ont vu avec étonnement à l’époque où le niveau de constitutionnalisme a passé sur toutes les têtes, grandir cette étonnante personnalité. Elles se sont dit, la France la première, puisqu’il y a encore en Italie de vieux Romains, il faut leur rendre Rome. Qui sait si Aspromonte n’a pas été aussi utile à l’unité italienne que Melazzo et le Volturne. Et maintenant que Garibaldi a reçu son amnistie du Roi, il nous reste à lui demander la nôtre.
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