Lot n° 211

Alexandre DUMAS. Côté des hommes et Côté des femmes. Manuscrit autographe signé A.D. 7 pp. …

Estimation : 600 - 800 EUR
Adjudication : 656 €
Description
Alexandre DUMAS. Côté des hommes et Côté des femmes. Manuscrit autographe signé A.D. 7 pp. in-4, sur papier vergé bleu Chronique comique sur les bandits napolitains des deux sexes Ce texte appartient à une série d’articles qu’Alexandre Dumas rédigea pour l’Indipendente (9 août 1862) et qui fut repris, en français, dans le Monte-Cristo du 7 octobre 1862. Dumas décide de diviser sa chronique comme on divise les bains, en côté des hommes et côté des femmes. Quoiqu’il soit peu galant de commencer par les hommes, comme il est entendu que le sexe masculin est le sexe noble, nous commençons par lui. Les anecdotes qu’il raconte appartiennent plus au genre de la mésaventure qu’à celle du style macabre : Deux matelots anglais qui s’étaient endormis ivres et habillés, avant-hier, se sont réveillés hier dégrisés et complètement nus. Quand nous disons complètement nus c’est dans toute l’acception du mot. La chose s’est passée naturellement sur la voie publique. Si la chose n’arrivait qu’aux Anglais on pourrait dire que de tels incidents sont des représailles, les Anglais outre Malte ayant pris pas mal de choses à l’ex Royaume des Deux-Siciles, mais malheureusement les voleurs napolitains ne respectent pas leurs compatriotes. Avant-hier a été pris en flagrant délit […] le nommé Salvatore Petrusino qui tirait le plus doucement possible les souliers des pieds d’un lazzarone endormi. Pourquoi un lazzarone a-t-il des souliers me direz-vous. N’ayant pas de réponse plus spécieuse à vous faire, je vous répondrai : pourquoi les lui prendre. Le résultat est que Salvatore Petrusino a pris les souliers et que les gardes de sûreté ont pris Salvatore Petrusino. Les femmes ne sont pas en reste : Deux femmes, Teresa Capuano et Mariana Sarno commencèrent avant-hier par se disputer, puis se prirent aux cheveux, puis recoururent aux pierres. Toutes deux sont grièvement blessées. Même dans les monastères la paix n’existe pas : Avant-hier dans la maison religieuse de Ste Marie Madeleine di Cristallieri une rixe a eu lieu entre les recluses et une certaine Maria Ricciardi. On a emporté celle-ci gravement blessée d’un coup de couteau. Avant-hier après-midi ce n’était pas une rixe, pas un combat, mais une bataille qui avait lieu à Monte Calvario un des quartiers où les femmes de Naples ont les plus chaudes têtes. Par motif de jalousie les deux sœurs Carolina et Carmela Mauvino défiaient deux autres sœurs […] Après les défis et les injures usités en pareil cas, on en vint aux mains et de la comédie on passa à la tragédie. La bataille avait lieu à l’arme blanche mais tout à coup on entendit un coup de feu dans les rangs. La détonation mit fin au combat. Dumas inventeur, avant Fénéon, des « nouvelles en trois lignes ».
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