Lot n° 107

Alexandre DUMAS. Le Véloce ou Tanger, Alger et Tunis. Bruxelles, Meline, Cans et Compagnie, …

Estimation : 200 - 250 EUR
Adjudication : 382 €
Description
Alexandre DUMAS. Le Véloce ou Tanger, Alger et Tunis. Bruxelles, Meline, Cans et Compagnie, 1849-1851. 4 volumes in 12, demi-maroquin à grain long vert bronze, filet doré sur les plats, dos à nerfs richement ornés, couvertures et dos conservés, non rognés (Reliure de Strrobants). [2] ff., 295 p. ; [2] ff., 284 p. ; [2] ff., 267 p. ; [2] ff., 304 p. Contrefaçon belge. L’édition originale a paru à Paris chez Cadot. Un autre volume des Impressions de voyage de Dumas qui fait suite à De Paris à Cadix. Le Véloce est le nom de la corvette mise à la disposition de Dumas par Salvandy, ministre de l’Instruction publique, qui lui avait demandé de traverser la Méditerranée pour écrire ses impressions sur l’Algérie afin de faire connaître ce pays aux Français et de populariser ainsi sa colonisation afin qu’industriels et colons s’y précipitent. Le voyage eut lieu de la fin novembre 1846 au début janvier 1847. Le Véloce portait très mal son nom et si « c’était un beau et brave bâtiment […] se comportant à merveille par un gros temps, sachant, grâce à l’expérience de son équipage, se tirer d’un mauvais pas, […] il avait une chaudière trop petite pour sa taille, un mouvement trop faible pour sa corpulence ; enfin, ce n’était aucunement la faute du Véloce s’il était mauvais marcheur. » Tout mauvais marcheur qu’il était, il emmena Dumas d’abord au Maroc, puis toujours vaillant jusqu’en Tunisie pour terminer en Algérie. Cette mission ne fut pas du goût de tout le monde, et au retour de Dumas, lors d’une séance houleuse à la Chambre, des explications furent demandées au gouvernement pour avoir chargé un « entrepreneur de feuilletons » d’une mission officielle. Le récit prend la forme de lettres adressées à une dame. Dumas s’attache à décrire les beautés des pays qu’il découvre, recueille de nombreuses anecdotes locales, revient sur la récente conquête d’Alger par les Français, se livre à une étude « anthropologique » des différentes populations locales. Écrivant une œuvre de propagande, Dumas oublie qu’il a été un défenseur de la liberté des peuples, et si son livre intéresse encore aujourd’hui, c’est comme un témoignage du regard des Français sur leur droit de conquête. Munro, 201. Dos uniformément passés, quelques très légers frottements aux coiffes et aux coins, petit manque au premier plat de couverture du volume 4 réparé, quelques rousseurs. Sinon bel exemplaire. Dumas dans un rôle inattendu, celui de propagandiste de la politique coloniale française.
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