Lot n° 10

Alexandre DUMAS. Impressions de voyage. Paris, [Guyot pour le premier volume imprimé par H. …

Estimation : 3 000 - 4 000 EUR
Adjudication : 3 823 €
Description
Alexandre DUMAS. Impressions de voyage. Paris, [Guyot pour le premier volume imprimé par H. Fournier – Charpentier pour le second volume, imprimé par Crété], 1834. 2 volumes in-8, plein veau chagriné lavallière, grande plaque à froid sur les plats dans un encadrement de filets dorés et à froid, au centre un médaillon portant le chiffre « LB » en caractères gothiques dorés, dos à nerfs ornés de fleurons à froid, de filets et de roulettes dorées, coupes ciselées, roulette intérieure et tranches dorées (Reliure de Koehler). [2] ff., 388 pp. ; [2] ff., 368 pp., titre-frontispice répété au second volume gravé à l’eau-forte par Célestin Nanteuil. Édition originale. Récit de son voyage en Suisse et en Italie du Nord effectué du 21 juillet aux environs du 20 octobre 1832. Dumas avait quitté Paris pour échapper à l’épidémie de choléra meurtrière qui sévissait dans la capitale. Impressions de voyage deviendra le titre générique de toutes les relations de voyage que Dumas donnera par la suite. « Dumas invente un genre, presque à son usage particulier. Un genre aux lois fantasques qui ne constitue pas une simple relation de voyage, mais intègre des écrits de genres différents ; chroniques historiques qu’expérimente par ailleurs l’écrivain, contes, traditions et légendes recueillis en route et mises dans la bouche de locuteurs, nouvelles contemporaines. Les Impressions de voyage apparaissent aujourd’hui comme le laboratoire de la prose narrative dumasienne. » (Schopp, Dictionnaire Dumas). Rien de convenu dans ce récit allègre qui appartient autant à la littérature de voyage qu’au genre romanesque, plein de bonne humeur et de fantaisie, dans lequel Dumas déverse son énergie débordante, sa curiosité des choses et des gens. Vicaire III, 341-342 ; Talvart, 17 ; Carteret, 228 ; Munro, 38-39. Magnifique frontispice de Célestin Nanteuil (1813-1873), illustrateur inspiré des romantiques, Hugo, Gautier, O’Neddy et Dumas à qui il donna encore les frontispices d’Angèle (voir n° 11 et 12), de Catherine Howard (n° 13 et 14), du Théâtre (n° 15). Exceptionnelle reliure de Koehler un des tout premiers, voire le premier, relieurs de son temps. Lors de sa première exposition en 1834 (année de l’édition de cet ouvrage) il reçut une médaille d’argent avec ce commentaire : « les reliures de M. Koehler sont au rang des plus belles qu’on connaisse en Europe… Ainsi dès son début il n’a pas de supérieur. » Nodier enfonça le clou en affirmant : « jamais le bon goût de la décoration, l’élégance et la pureté du dessin, le fini et la précision des dorures n’ont été poussés plus loin, et je serais fort surpris qu’il existât dans les bibliothèques de l’Europe vingt ouvrages d’art capables de contester la prééminence à celui qui, au moment où j’écris, enrichit probablement le cabinet d’un monarque ou d’un agent de change. » (cités par Fléty, p. 100). Le chiffre « L.B. » que l’on trouve en médaillon au centre des plats pourrait être celui du peintre Louis Boulanger (1806-1867), proche ami de Dumas qu’il accompagna notamment dans son voyage en Espagne. Petites restaurations aux coiffes, très légers frottements marginaux sur les plats et aux dos, quelques rousseurs pâles sans gravité au premier volume. Une des œuvres majeures de Dumas dans un exemplaire qui réunit un maître de la littérature romantique, un maître de l’illustration romantique et un maître de la reliure romantique !
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