Lot n° 142

ÉTATS GÉNÉRAUX DE 1789. - Recueil d'une centaine de pièces imprimées relatives à la convocation des États Généraux et aux élections des députés pour 1789. Fort volume in-4, basane marbrée, dos orné, pièces de titre rouge et verte,...

Estimation : 2000/3000
Adjudication : 2 200 €
Description

tranches rouges (Reliure de la fin du XVIIIe siècle). Exceptionnel recueil d'environ 100 pièces imprimées relatives aux États Généraux qui se déroulèrent à Versailles en mai 1789. Le recueil s'ouvre par la Lettre du Roi pour la convocation des États-Généraux à Versailles le 27 avril 1789, et règlement y annexé (Paris, Imprimerie royale, 1789 ; 24 pages), en édition originale, suivie de quelques pièces séparées donnant des instructions aux baillis et sénéchaux qui députeront directement ou indirectement aux États Généraux. S'ensuit une quarantaine de pièces sorties des presses de l'Imprimerie royale qui sont les lettres et règlements du Roi adressées aux bailliages et sénéchaussées des différentes villes et provinces convoquées à cet événement historique (Languedoc, Alsace, Bourgogne, Brtagne, Lorraine et Barrois, Roussillon, Franche-Comté, Navarre, Maine, Corse, Artois, Hainaut, Provence, comté de Foix, principauté d'Orange, pays basque, pays de Soule, Chartres, Bigorre, Rouen, Paris, Metz, etc.). On trouve aussi des listes de députés de Paris et de ses environs nommés dans l'assemblée préliminaire des États Généraux. Signalons 12 pièces formant un ensemble d'un grand intérêt pour l'histoire des émeutes prérévolutionnaires d'avril 1789 : 2 pièces (une Sentence du Châtelet de Paris du 17 avril et un Arrêt du Parlement du 20 avril) concernant le maintien de l'ordre et la tranquillité publique en vue des assemblées qui doivent se tenir à Paris, et 10 pièces relatives aux émeutes qui éclatèrent les 27 et 28 avril 1789 dans le faubourg Saint-Antoine à Paris où des centaines d'ouvriers prirent d'assaut et dévastèrent la manufacture royale de papiers peints de Jean-Baptiste Réveillon, suite à la rumeur d'une baisse des salaires. Parmi ces pièces, citons : deux jugements rendus en la Chambre criminelle du Châtelet de Paris qui condamna diverses personnes accusées d'avoir pris part aux émeutes, dont un couverturier et un gagne-denier conduits à la potence ; un Exposé justificatif pour le sieur Réveillon, ce dernier racontant sa descente aux enfers et le récit du pillage de sa manufacture ; un Exposé justificatif pour le sieur Henriot, salpétrier du Roi qui connut le même sort que le précédent ; et une précieuse lettre signée d'un abbé qui relate les terribles événements survenus dans le faubourg Saint-Antoine (2 pages et demie in-8), datée du 29 (avril 1789) et adressée à Monsieur Le Paige bailli du Temple (cachet et sceau de cire rouge qui endommagé le feuillet d'un texte imprimé relié en regard) : Je vous dois les détails les plus terribles & les plus effrayants sur ce qui arrive dans notre faubourg. Vous savez le grief que le peuple portoit contre Réveillon, il vouloit comme il l'avoit fait la veille chez un autre particulier ddans le voisinage, brûler & détruire tout ce qui pouvoit se trouver dans la maison [...] ils ont pénétré de la sorte chez l'infortuné, ils en ont ouvert les portes à leurs camarades & sont montés dans tous les appartements, je vous laisse à penser, Monsieur, les dégâts effroyables qu'ils y ont fait, les flammes & le pillage a tout consumé chez lui [...] ils ne sont cependant point satisfait, ils veulent actuellement venger le sang de leurs frères qui coule dans les villes et l'on nous les annonce dans ce moment-ci en plus grand nombre encore que hier, & la plus part tous armés de fusils qu'ils ont pris chez le bourgeois ou dans les corps de garde différents. Je crains beaucoup pour nos troupes [...] l'on a vû hier un tel grand nombre de morts sur les lieux [...] plusieurs bourgeois trop curieux imprudens & malheureux ont été tués [...] Dieu veuille ne suspendre sa colère sur nous plus longtemps [...] je vous fais le détail comme témoin oculaire de tous ces maux [...]. Enfin, le volume a été truffé d'une dizaine de pièces manuscrites, la plupart adressées à Le Paige, bailli du Temple, ce qui laisse supposer que le recueil a été constitué par lui. Mors restaurés.

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