PREMIER GRAND LIVRE ILLUSTRÉ DU XVIIIe SIÈCLE ET LOINTAIN ANCÊTRE DU LIVRE DE PEINTRE.
EXEMPLAIRE DU Duc CHRISTIAN-LOUIS DE MECKLEMBOURG-SCHWERIN, L'UN DES GRANDS MÉCÈNES DE JEAN-BAPTISTE OUDRY : LEUR RELATION A ÉTÉ CONSACRÉE PAR LA GRANDE EXPOSITION DE FONTAINEBLEAU EN 2004.
ANCIENNES PROVENANCES : GEORGES HEILBRUN, OTTO SCHÄFER ET PIERRE BERÈS
In-12 oblong (120 x 168 mm)
ILLUSTRATION : 69 gravures de Claude Gillot tirées avant la réduction des marges, dont quatre en deux états avec l'eau-forte pure conservée, la plupart d'entre elles dessinées et gravées par Gillot, quelques-unes avant la signature, une planche dessinée par Gillot et gravée par Tardieu. Soit 65 des 68 planches présentes dans l'édition in-4, mais seules ces 65 planches ont été tirées au grand format de la suite (Le Pélican et l'Araignée, La Victime, et Le Cheval et le lion “n'ayant jamais été placées” dans cette suite, B. Populus, note jointe). L'écrevisse philosophe, présente dans cette suite (pl. 59), n'a pas été imprimée dans l'édition in-quarto.
RELIURE DE L'ÉPOQUE. Veau granité, armes au centre des plats et pièces d'armes aux angles, pièce de titre de maroquin rouge avec mention en lettres dorées : "Estampes de Gillot", tranches dorées.
PROVENANCE : — Christian-Louis II de Mecklembourg-Schwerin (1683-1756 ; armes et pièces d'armes, avec cote de bibliothèque à l'encre brune)
— Bernard Populus, auteur du Catalogue de l'œuvre gravé de Gillot (1930), avec sa collation manuscrite en pièce jointe (3 pp.)
— Georges Heilbrun (cat. 1969, n° 31).
— Otto Schäfer (petit cachet à l'encre à la fin du volume, Sotheby's, Londres, 27 juin 1995, n° 123).
— Pierre Berès (Paris, 13 décembre 2006, n° 544).
Claude Gillot fut le maître de Watteau. Mariette appelait ces gravures "des chefs-d'œuvre dans leur genre". Le comte de Caylus écrit dans sa Vie d'Antoine Watteau : "Gillot sera à jamais célèbre dans la gravure à l'eau-forte par l'intelligence et l'agrément avec lesquels il a représenté la plus grande partie des Fables de La Motte”. La suite à toutes marges des planches de Claude Gillot est d'une grande rareté. Elle a été reliée pour le Duc de Mecklembourg-Schwerin passionné de chasse et de peinture d'animaux. Son rôle comme grand mécène du peintre Jean-Baptiste Oudry, qui fit son portrait, a été célébré par l'exposition de Fontainebleau.
BIBLIOGRAPHIE : Animaux d'Oudry : collection des ducs de Mecklembourg-Schwerin : exposition, Musée national du château de Fontainebleau ; Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, Paris, 2003 -- Cohen 594 : “les vignettes sont jolies et spirituelles” -- B. Populus, cat. Gillot, 1933, p. 39 et pp. 100-116 -- Inventaire du Fonds français XVIIIe, X, p. 246, et sq. : “nombre de ces petites compositions ont été pour Gillot l'occasion de reproduire ce qu'il pouvait observer : scènes d'intérieurs, scènes de la rue, scènes de plein air” -- H. Furstenberg, Das Französische Buch im 18 Jh, p. 73 -- É. Dacier, “Le premier livre illustré du XVIIIe siècle” dans Trésors des bibliothèques de France, 1927, II, pp. 1-14 : “l'ouvrage occupe dans l'histoire du livre une place exceptionnelle... il mérite d'être considéré comme un trésor”
