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Lot n° 89
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KHATCHATOURIAN (Aram). Lettre autographe signée, en russe, au compositeur Valerian Mikhaïlovitch …

Estimation : 1 500 - 2 000 EUR
Adjudication : 1 000 €
Description
KHATCHATOURIAN (Aram). Lettre autographe signée, en russe, au compositeur Valerian Mikhaïlovitch Bogdanov-Berezovski. Moscou, 17 mai 1966. 2 pp. in-folio au stylo bille rouge ; mention marginale d'une autre main à l'encre bleue. [Traduction :] « Dans votre dernière lettre, il était question de "Répino, Maison de la création" [lieu géré par l'Union des Compositeurs de Léningrad dont Valerian Mikaïlovitch-Bogdanov avait été un des dirigeants]. C'est bien. Si vous êtes dans une "maison de la création", cela signifie que vous êtes au travail. Voilà qui est magnifique. C'est également évident d'après la teneur de votre lettre. Je comprends que vous êtes passionnément amoureux de votre héroïne. Vous ne pouvez écrire que quand le thème vous enflamme et que vous êtes en vous êtes amoureux de vos personnages. Ils vous entourent, vous vous trouvez toujours en contact avec eux... JE ME SOUVIENS TOUJOURS AVEC EXCITATION DE LENINGRAD AVEC SES MUSICIENS, ORCHESTRES ET AUDITOIRES. DANS CETTE TARAUDANTE EXCITATION IL Y A DE LA JOIE ET DE LA PEUR. ÉTRANGE, N'EST-CE PAS ? POURQUOI DE LA PEUR ? Vous me demandez de vous parler de moi et de Nina [son épouse la compositrice Nina Makarova]. Nina travaille beaucoup. Elle met d'aplomb au piano son opéra Zoya. Dans le même temps, elle compose quelque chose. Elle médite et prépare l'instrumentation de l'opéra. Je n'ai toujours pas, comme vous me l'aviez demandé, baisé les deux mains de Nina, parce que je me dispute avec elle en ce moment. Je n'y manquerai pas quand j'aurai fait la paix avec elle, ou sinon écris-le lui toi-même... Appelle-nous et viens. Du 10 au 15 juin j'irai à l'hôpital pour une troisième opération. Ils me retireront la plaque d'acier qui est vissée sur ma jambe. J'AI COMMENCE A GRIFFONNER SUR MON PAPIER A MUSIQUE – POUR MON CONCERTO-RHAPSODIE (POUR PIANO ET ORCHESTRE). J'avais le début, et maintenant je l'ai fini... Je vais l'amender et en faire l'instrumentation. Je n'aurai probablement pas fini avant d'aller à l'hôpital... JE VOULAIS ECRIRE UN OPERA. MAIS UN QUI SORTIRAIT DE L'ORDINAIRE, A REPRESENTER NORMALEMENT. Il n'y a pratiquement pas de livret. Ce que le Bolchoï m'a proposé est banal et ordinaire. Je me sens dans un état d'excitation et d'incertitude. Que va-t-il advenir ?... »
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