Lot n° 134

Jean MARAIS (1913-1998). 2 manuscrits autographes, [1941] ; 8 pages in-4 (dont 4 au crayon)._Sur La Machine à écrire de COCTEAU (créée au Théâtre Hébertot le 29 avril 1941), et les violentes critiques que la pièce a déclenchées (notamment...

Estimation : 400 - 500
Adjudication : 640 €
Description
de Lucien Rebatet et Alain Laubreaux) : « Je la jouerai sans souci de la fatigue, je m’efforcerai avec mes camarades de montrer l’incroyable richesse qu’elle dissimule sous son intrigue ». Il s’insurge contre « cc parti-pris qui consiste à attaquer et à salir tout homme de valeur ayant produit avant 1941, et contre cette tendance néfaste de vouloir attaquer les mobiles grâce auxquels les chefs d’œuvres existent. La pureté d’un ouvrage ne vient pas de son sujet mais de la pureté d’âme de son auteur. […] Nous tous qui avons partagé l’effort de Jean Cocteau, nous sommes prêts à témoigner de sa pureté, du désintéressement et de la construction de ce qu’il apporte au public. Dans Les Parents terribles, on m’insultait personnellement lorsqu’on parlait bassement d’inceste, le sujet de la pièce étant l’amour d’une mère et de son fils » qui ressemblait tellement à la sienne « que je croyais jouer ma propre histoire »…
Sur son entrée à la Comédie Française (août 1941) : il a passé l’audition le 22 juillet et Marie Bell lui a donné la réplique. On lui demande pourquoi il veut quitter les grands rôles du boulevard pour la Comédie Française : « J’ai toujours considéré le théâtre comme quelque chose de sacré et j’aime le cérémonial. C’est au Français que je trouve ce cérémonial que je cherche », et il est prêt à se mettre aux ordres de la maison. « Je détesterais entrer dans la maison par gloriole et pour en partir vite » ; il souhaite y faire carrière ; son seul regret est « de ne pouvoir reprendre mon rôle des Parents terribles en octobre auprès d’Yvonne de Bray ». Il relate son échec au Conservatoire (1936), où il a présenté une « scène de l’Holocauste, une ancienne pièce d’Henry Bataille dont Yvonne de Bray ne connaissait même pas le titre ». Il ne fera ses débuts qu’en janvier et on lui donnera sans doute quelques rôles « pour que je prenne l’habitude de ce cadre qui m’intimide beaucoup ».
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