Lot n° 51

Paul CLAUDEL (1868-1955). 4 L.A.S., 1 L.A. et 1 L.S., 1934-1938, à Pierre LHOSTE ; 2 pages in-4 et 6 pages in-8, une enveloppe._9 avril 1934. Claudel encourage Lhoste sur la voie de la conversion : « La preuve ontologique de Dieu » est mal...

Estimation : 600 - 800
Adjudication : 640 €
Description
présentée : « Il ne s’agit pas d’une idée de perfection ou d’imperfection : il s’agit d’un fait universel et objectif. D’autre part, il ne s’agit pas d’un défaut, mais plutôt d’une limitation qui implique son complément. […] l’être limité et contingent implique et postule l’être absolu et actuel ». Si sa réponse ne le satisfait pas, il peut s’adresser à « mon ami Jacques Maritain dont la compétence et la charité sont inépuisables ». Lui-même traite du problème du Mal dans un livre qui va bientôt paraître Positions et Propositions tome II. Du reste, « si pour devenir chrétien vous demandez qu’on vous éclaircisse tous les secrets du ciel & de la terre, si vous avez la prétention, comme les tristes protestants, de citer Dieu à votre tribunal et de le juger à la lumière de votre superbe raison, vous pouvez attendre longtemps. […] Les faits sont là, qu’ils vous plaisent ou non. Il ne s’agit pas de les discuter. Il s’agit de s’en arranger pour trouver le salut. Or cette voie existe, elle nous a été clairement et soigneusement indiquée. […] Il n’y a pas d’autre route que Jésus-Christ qui est la Voie, la Vérité et la Vie »… Il termine en souhaitant que « cette joie pascale ineffable dont tous les vrais chrétiens sont en ce moment inondés touche votre cœur inquiet ». »…
22 décembre 1934 : il se réjouit de la conversion de Lhoste : « Une conversion est une espèce de miracle, une manifestation particulière de la bonté divine, l’indication d’un dessein particulier de la Providence qui nous choisit comme mandataire »
20 décembre 1937 : il annonce la publication prochaine d’Un Poète regarde la Croix chez Gallimard – méditations sur la Passion » et une « Introduction d’une centaine de pages à l’ouvrage de l’Abbé Tardif de Moidrey (l’ami de Léon Bloy) sur le Livre de Ruth »..
[1938] La NRF va publier Les Aventures de Sophie et il a écrit « pour Madame Ida Rubinstein deux mimodrames, l’un avec la musique d’Honegger, l’autre avec celle de Darius Milhaud Jeanne d’Arc au bûcher et Le Festin de la Sagesse »… – 3 mars 1938 : en plus des deux ouvrages mentionnés dans la précédente lettre, il prépare un ouvrage d’exégèse biblique L’Épée et le Miroir ; Ida Rubinstein donne à l’Opéra les 2 drames inédits et la Comédie Française « donne en octobre L’Annonce faite à Marie mise en scène de Copeau »…_On joint une carte de visite autogr. de Claudel et 3 L.A.S. de Pierre Lhoste, au bas ou au dos desquelles Claudel a écrit sa réponse : il fait la liste des parutions et représentations prévues pour 1938 ; à propos de l’illustration des livres, il répond : « Tout dépend du texte. Il y a des livres qui dégagent d’eux-mêmes, qui émanent pour ainsi dire une illustration. Il y en a d’autres qui provoquent la rêverie du crayon comme celle de la musique » ; à la question « Pourquoi un peuple fait-il une révolution ? » il regrette de n’avoir ni le temps ni la compétence pour répondre : « les gens eux-mêmes qui l’ont faite seraient bien embarrassés de l’expliquer ! »
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