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Mercredi 24 mai 2023

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[MANUSCRIT]. CHERVIN DE RIVIÈRE — L'Origine des duels et des tournois et leurs differents combats. S.l.n.d. [vers 1736-1755].

Estimation : 1500 - 2000 €
Adjudication : 2 500 €
Description
In-4 de [88] ff., maroquin rouge, triple filet doré avec fleurons aux angles, armoiries au centre, dos orné aux petits fers, roulette sur les coupes, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Reliure de l'époque).Précieux manuscrit inédit offert par l'auteur au prince de Dombes.
Ce manuscrit, réputé autographe, s'ouvre sur une épître dédicatoire audit prince signée de Chervin de Rivière, ancien officier d'infanterie (ff. 2-4). La première partie du texte traite de L'origine des duels (ff. 6-50) et la seconde, de L'origine des tournois (ff. 51-88) – deux formes de combats ritualisés que l'auteur oppose, à ce titre que « la cruauté avoit formé les duels, et la galanterie les tournois » (f. 2). Au cours de l'ouvrage, il cite nombre de duels et de tournois célèbres, même si c'est pour condamner la pratique des premiers, que, depuis Henri IV, les rois de France « se sont attachez à détruire entièrement » (f. 50).
Probablement en quête de mécène, Chervin de Rivière a offert un manuscrit similaire au prince de Condé (Mazarine, Ms. 3714), mais aussi au prince de Conti, au prince de Léon, au duc de Retz... Son livre n'a cependant jamais connu les honneurs de la presse.
Manuscrit admirablement conservé dans sa reliure en maroquin rouge aux armes du prince de Dombes, provenance des plus piquantes pour un ouvrage consacré aux duels.
Louis-Auguste de Bourbon (1700-1755), fils aîné du duc du Maine (un des enfants légitimés de Louis XIV et de la marquise de Montespan), hérita de lui en 1736 son titre de prince souverain de Dombes et lui succéda à la tête du régiment Royal-carabiniers, comme colonel général des Cent-suisses, gouverneur du Languedoc et grand-veneur de France. Il se distingua dans la carrière des armes dès 1717, en servant dans l'armée du prince Eugène contre les Turcs, puis en prenant part aux guerres de Succession de Pologne en 1733-1734 et de Succession d'Autriche en 1742-1747.
Un duel fameux devait l'opposer, en 1748, au marquis de Coigny, qui y trouva la mort. Certes postérieure, cette anecdote relatée par Michaud aurait eu sa place dans le présent ouvrage : « Le marquis de Coigny jouait avec le prince des Dombes, et perdait beaucoup ; il lui échappa de dire entre ses dents : « il est plus heureux qu’un enfant légitime ». Le prince n’avait pas entendu le propos ; mais de bonnes âmes [...] le lui rapportèrent. Il entra en fureur, et envoya appeler M. de Coigny en duel. Ils se rencontrèrent sur la route de Versailles, en pleine nuit. La terre était couverte de neige ; ils se battirent aux flambeaux : M. de Coigny fut tué sur place ; on le remit dans sa voiture, qu’on renversa dans un fossé. Il passa pour être mort de la chute. Le roi, qui l’aimait beaucoup, ne connut la vérité qu’après la mort du prince de Dombes. »
De la bibliothèque du roi Louis-Philippe au Palais-Royal (1852, I, n°2773), avec cachet au titre.
OHR, 2605/2 (variante) – Michaud, VIII, 538, n. 1.
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