Lot n° 58

DESMARETS DE SAINT-SORLIN (Jean) — Clovis, ou la France chrestienne.

Estimation : 8000 - 10000 €
Adjudication : 12 500 €
Description
Paris, Augustin Courbé, Henry Le Gras, Jacques Roger, 1657. In-4, maroquin rouge, triple filet doré, armoiries au centre, dos orné d'armoiries et d'un chiffre couronnés alternés, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Reliure du XVIIIe siècle).Édition originale de ce poème héroïque sur la geste de Clovis et les origines divines de la monarchie française.
L’ouvrage est dédié au jeune roi Louis XIV, auquel l’auteur recommande dans la célèbre épître dédicatoire : « Il ne faut plus d'armées : il ne faut plus répandre de sang... »
Ce livre à l'architecture novatrice est recherché pour sa majestueuse illustration baroque, qui le range parmi les plus importants du Grand Siècle.
Celle-ci comprend un frontispice gravé au burin par Nicolas Pitau d'après Charles Lebrun, un portrait équestre de Louis XIV interprété par Jean Couvay d'après Sébastien Bourdon et 26 magnifiques planches hors texte gravées à l’eau-forte par Abraham Bosse (4) et François Chauveau (22). Chacune de ces planches est accompagnée, en haut et en bas, de grands monogrammes feuillagés, gravés à l'eau-forte avec une rare exubérance par Chauveau.
Cette curieuse édition baroque nous donne le tout premier exemple de juxtaposition de trois éléments ornementaux appliqués au moyen de trois plaques séparées. Chacun des vingt-six livres du poème, imprimé en italiques, s’ouvre sur un en lettres fleuronnées, répété à la fin, avec lettrines et culs-de-lampe, composés en cursive ornementale et gravés sur bois par Jean Papillon, dont c'est un des chefs-d’œuvre.
Précieux exemplaire en maroquin rouge aux armes du Prince Eugène.
Commandant en chef des armées du Saint-Empire germanique, Eugène de Savoie-Carignan (1663-1736) fut un des plus grands généraux de son époque. Il se distingua par ses nombreuses victoires contre l’Empire ottoman, parvenant à libérer l'Europe centrale après un siècle et demi d'occupation turque, et contre les Bourbons de France et d'Espagne au cours des guerres de Succession d'Espagne et de Pologne.
Mécène et protecteur des arts, le Prince Eugène possédait une des plus belles collections européennes d’œuvres d’art, de livres, d’estampes et de manuscrits précieux. Sa bibliothèque fut acquise à sa mort par l’empereur Charles VI et a intégré par la suite les collections nationales autrichiennes, ce qui rend cette provenance très rare en mains privées.
Cachet de la Bibliothèque impériale de Vienne annulé pour double au verso du titre.
Des bibliothèques du comte de Lignerolles (1894, II, n°1156) et Georges Wendling, avec ex-libris.
Discrètes restaurations à la reliure, menue réparation au bord du titre, pâle mouillure angulaire aux pp. 133-144, quelques feuillets et planches un peu roussis.
Tchemerzine, II, 831 – Canivet, n°93.
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