Description
Manuscrit sur parchemin de [152] ff., justification du calendrier : 89 x 62 mm, 17 longues lignes ; justification du texte : 89 x 61 mm, 15 longues lignes, écriture textura. Collation : I-II6-III8, IV6, V-X8, XI4, XII10-1, XIII8, XIV4, XV6, XVI-XXI8 (ff. 26 et 26v, 79v, 90v-91v, 149v-152v blancs, réclames aux ff. 20v, 26v, 34v, 42v, 50v, 58v, 74v, 78v, 87v, 97v, 107v, 114v, 121v, 128v, 136v, 144v). Maroquin noir, décor à la Du Seuil estampé à froid, dos orné de fleurons à froid, tranches rouges (Reliure de la fin du XVIIe siècle).Texte
ff. 1-12v : Calendrier
ff. 13-18 : Péricopes des quatre évangiles
ff. 18v-25v : O intemerata suivi de l’Obsecro te
ff. 27-79 : Heures de la Vierge à l’usage de Rome
ff. 80-90 : Heures de la Croix et du Saint-Esprit
ff. 92-105v : Psaumes de la pénitence suivis des litanies
ff. 106-149 : Office des morts à l’usage de Sarum
Décor
Six grandes miniatures
f. 13 : Saint Jean sur l’île de Patmos (arbre sec sur lequel repose l’aigle tenant l’encrier, collines découpées avec des constructions à toits rouges).
f. 27 : Annonciation (la Vierge lit ses heures abritée sous un dais vert et rouge, couvert d’un édicule en pierre grise, dont on aperçoit la voûte en bois ; une tenture rose couverte de motifs dorés sépare l’espace de l’ange, renforcé d’un muret de pierres grises crénelé s’ouvrant sur un paysage).
f. 80 : Crucifixion (le Christ est entre la Vierge et saint Jean ; paysage composé de collines lisses surmontées de quatre petits arbustes).
f. 86 : Pentecôte (les apôtres prient derrière la Vierge ; la scène se déroule dans une église dont on aperçoit la voûte en bois ; des larmes de feu sont peintes au-dessus de la colombe du Saint-Esprit).
f. 92 : David en prière (sa harpe déposée au sol devant lui ; paysage avec deux grandes collines découpées ; l’une est surmontée d’un château, l’autre d’un arbre mort vert).
f. 106 : Enterrement dans le charnier (deux laïcs enterrent un cadavre dans le cimetière devant une église aux vitraux argentés ; un évêque tient un goupillon, tandis qu’un clerc tient la Croix et un sceau d’argent).
Larges bordures ornementées signalant le début des textes aux ff. 14v, 16, 17v, 18v, 21v et autour des peintures, avec oiseau et paon (f. 13), sauterelle (f. 27). Initiales sur fond rouge et bleu avec des acanthes blanches, corps de la lettre en or.
Ce beau livre d’heures peut être situé probablement à Besançon ou en Bourgogne.
En effet, les variantes de la prière O intemerata l’apparentent au plus près d’un livre d’heures à l’usage de Besançon (New York, Pierpont Morgan Library, M.1154, manuscrit inachevé). Dans la Crucifixion, la Vierge inclinée se retrouve dans des Heures à l’usage d’Autun (Cape Town, South Africa Library Collection Grey ms. 3 c 4) et dans un autre livre d’heures (Paris, BnF, NAL 3209, f. 41).
Ces deux enluminures sont attribuées à un artiste itinérant : Antoine de Lonhy, actif en Bourgogne, en Savoie, à Toulouse et Barcelone (Fr. Elsig, Antoine de Lonhy, Milan, 2018). Le visage de David pénitent peut également être comparé à celui de David dans une miniature d’Antoine de Lonhy ornant les Heures de Cape Town (National Library of South Africa, Ms. Grey 3 c 4). On retrouve le mur crénelé, le portique et le ruban noir autour de la tête de la Vierge dans un livre d’heures à l’usage de Paris (Besançon, BM, Ms. 141). Le visage du Christ de la Crucifixion est à rapprocher du même livre d’heures, dont la réalisation est située à Dijon (Fr. Avril et N. Reynaud, Les Manuscrits à peintures en France, 1440-1520, cat. expo. BnF, 1993-1994, n°108).
J. Plummer attribue le livre d’heures à l’usage de Besançon New York, Pierpont Morgan Library, M.196 à un suiveur d’Antoine de Lonhy actif à Besançon ou en Savoie autour de 1470 (The Last Flowering, cat. expo. New York, 1982, n°73). Le paon en bordure du saint Jean évangéliste et les belles acanthes se retrouvent dans un autre livre d’heures (Besançon (?), vers 1470, Plummer, n°75a). Ses collines très découpées et pointant vers le ciel sont très reconnaissables.
Provenance
Inscription du XVIIIe siècle sur le premier contreplat : Ces heures m’ont ésté données ce jourd’huy 23 aout 1701 par D.D.P.L.Ch. à cause qu’elles connaissait l’âge des enfants de feu Mr. le secretaire Duboy mon oncle (?).