FLÉCHIER (Esprit). ♦ Histoire du cardinal Ximenés. Paris, Jean Anisson, 1693. Grand in-4, maroquin rouge, décor à la Du Seuil, armoiries au centre, dos orné avec en pied une dentelle au dauphin, dentelle intérieure et sur les coupes, tranches dorées sur marbrure (Reliure de l'époque).
Édition originale, ornée d'un beau portrait gravé par Edelinck de François Ximenés de Cisneros (1436-1517), l'une des grandes figures de la Renaissance espagnole, confesseur et directeur de conscience d'Isabelle la catholique, archevêque de Tolède, plusieurs fois régent du royaume de Castille. En 1507, il fut nommé cardinal, puis Grand inquisiteur d'Espagne. Il est le fondateur de la prestigieuse université Alcalà de Henares qui fit paraître en 1522 la célèbre bible polyglotte. Au XVIIe siècle, dans le présent ouvrage, Fléchier retenait de lui l'image d'un homme vertueux, s'appuyant sur sa vie de réformateur des mœurs du clergé et son action pour promouvoir une stricte observance de la pauvreté chez les Franciscains, son refus de certaines charges honorifiques et sa réputation de modération dans sa charge de grand inquisiteur publiant des instructions pour plus de justice, notamment en faveur des nouveaux convertis de l'islam et du judaïsme et des professeurs de théologie de son université. Cependant, à partir du XXe siècle, s'appuyant sur une importante documentation, certains historiens opposent à cette image de tolérance celle d'un inquisiteur responsable des crimes généralement attribués à cette fonction. Superbe exemplaire en grand papier, aux grandes armes de Bossuet.
Ce beau volume réunit les noms des deux plus grands prédicateurs de leur temps, dont les oraisons funèbres sont réunies pour toujours dans l'histoire littéraire du siècle de Louis XIV. Peu nombreuses, ces pièces d'éloquence religieuse (dix pour Bossuet, l'évêque de Meaux, dont six publiées de son vivant ; huit pour Fléchier, l'évêque de Nîmes) assurent cependant la gloire des deux prélats. Notons qu'ils célébrèrent tous les deux trois grands personnages : la reine Marie-Thérèse d'Autriche, le chancelier Tellier, et Turenne.
L'exemplaire porte sur une garde la mention J. J. de Bure l'aîné. collationné. complet. le 19 août 1825. En bas de la garde, selon son habitude, la mention c.d.m.m. 674 : indication de la provenance cabinet de ma mère, c'est-à-dire les livres les plus précieux de l'épouse du grand libraire Guillaume de Bure. Autre mention de sa main 1507 et au crayon le numéro d'ordre de Rahir 26770 (Nous n'avons pas trouvé cet exemplaire dans le Bulletin Morgand, qui décrit un exemplaire aux armes de Fléchier lui-même.) Discrètes restaurations aux mors (le long des caissons supérieurs et inférieurs).