Lot n° 104

[SAINTE-HÉLÈNE]. MONTCHENU, Claude Marin Henri de (1757-1831). L.A.S. à «Monsieur le Comte des …

Estimation : 600 - 800 EUR
Adjudication : 2 080 €
Description
[SAINTE-HÉLÈNE]. MONTCHENU, Claude Marin Henri de (1757-1831). L.A.S. à «Monsieur le Comte des Escotais, agent du roi au Cap», Sainte-Hélène 1818, 4pp. grand in-folio. Lequel ouvre sa lettre en écrivant «J'ai reçu avec le plus grand plaisir la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire en date du 6 août dernier, pour m'apprendre votre arrivée au cap. J'avais déjà été prévenu de votre nomination, et je vous en fait mon bien sincère compliment puisque vous l'avez désiré [...] Je ne peux pas vous rendre la pareille, car nous manquons de tout ; nous n'avons pour tout bien que des rats et des rochers pelés et calcinés. S'il arrivait quelques événements qui puissent vous intéresser, je vous en ferais certainement part, parce que je ferais bien sûr du plus grand secret, ce qui est le vœu le plus prononcé du gouvernement. Il n'en est pas de même pour nous, je vous prie de me mander tous les bruits, même les plus absurdes, qui vous parviendront. Le proverbe : il n'y a pas de fumée sans feu est très juste : il nous a souvent servi à déjouer des projets que nous aurions eu de la peine à soupçonner, et dont les suites auraient pu être très funestes [...] Il m'est revenu ici par voie assez directe que le lord Somerset votre gouverneur, avait voulu parier que Montholon n'avait jamais déjeuné chez moi ; en réponse à une lettre de Ste Hélène qui annonçait qu'on l'avait vu à table chez moi, et que c'était la seule manière dont il avait cru prouver qu'il ne le croyait pas. Le Lord Somerset, s'est trompé. Il m'a sans doute considéré comme un simple gentilhomme connu par mon attachement à la cause royale et en cela il n'a fait que me rendre justice. Je suis envoyé par la France, au nom de nos souverains qui ont délégué au Roi notre maître le droit d'envoyer ici un commissaire pour voir, examiner et veiller à tout ce qui se fait. Il est donc nécessaire que je vois ces gens là que je n'aime point. Montholon à déjeuner chez moi deux fois mais jamais Bertrand condamné à mort en France. J'en suis touché pour sa femme qui mérite un meilleur sort. Je leur fais politesse quand je les rencontre, mais jamais chez moi ni chez eux. Montchenu conclut sa lettre ; «Permettez-moi, Monsieur le comte de vous remercier de m'avoir donné raison d'entrer en correspondance avec vous, et par conséquent de pouvoir vous assurer des sentiments distingués, et de la très parfaite considération avec laquelle j'ai l'honneur d'être votre très humble et obéissant serviteur». Provenance familiale, au propriétaire actuel par succession.
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