Lot n° 103

[SAINTE-HÉLÈNE]. MONTCHENU, Claude Marin Henri de (1757-1831). Magnifique N.A. sur le départ …

Estimation : 800 - 1 000 EUR
Adjudication : 1 040 €
Description
[SAINTE-HÉLÈNE]. MONTCHENU, Claude Marin Henri de (1757-1831). Magnifique N.A. sur le départ pour Sainte-Hélène (s.l.) à son ami. «Ce mardi 17 ou 18 juin». 4 pp. petit in-4 dans laquelle l'auteur évoque «la plus belle traversée encore connue». «Je n'ai n'y le temps d'écrire n'y celui de prendre des renseignements pour être plus amusant qu'intéressant, quant à ceux du voyage tu liras les ouvrages que j'ai écrit à ma femme . Je te dirais cependant que les relations de la marine ne fournissent pas encore une traversée aussi courte, nous avons suivi une route peu fréquentée. Je ne crois cependant pas que l'objet de l'objet de l'amiral fut principalement en partant d'abréger la traversée car dans les premiers temps il n'a cessé de me parler de la crainte qu'il avait de trouver mer calme, ce qui nous est arrivé mais un miracle nous a [...] un vent d'est qui insensiblement est revenu au nord au moment où nous devions le moins nous y attendre [...]. Montchenu poursuit en donnant son point de vue sur l'île de Sainte-Hélène. «Cette lettre commencée à bord ne partira que demain 28 par un [...] arrivé ce matin de la chine et partant demain pour l'Europe. Je ne parlerai pas aujourd'hui de Ste-Hélène, c'est trente fois au-dessous de tout ce que tu as lu et entendu. Sir Hudson Lowe est parfait et non point ce que l'on nous en a dit. C'est un homme qui ne bûchera pas son prisonnier et je t'assure qu'il n'y a pas de miracle qui puisse le tirer d'ici. On ne fait pas trois pas sans rencontrer des piquets ou des sentinelles. Le côté ou est notre homme est interdit à tous les curieux, les habitants mêmes ne peuvent y pénétrer pour aller chez eux qu'avec un permis nominal. Dès que le soleil est couché, il faut que le mot qui ne se donne pas légèrement, ou pour mieux dire à aucun habitant parce que la circulation est défendue malgré le mot, il y en a un second pour le Longwood. Quoique nous soyons enfermés ici, dans une loge de pierre, un roc noir, sans végétation aucune dans toute l'enceinte [...] les courrants sont si forts que dans les plus grandes précautions on se briserait contre les rochers [...] Le gouverneur est parfait pour nous, mais surtout pour moi, le grade de général me donne ici une grande considération auprès de la garnison, l'on me rend les honneurs partout et tout cela me donne beaucoup de facilité d'autant que plusieurs parlent français. Tu n'as jamais eu une meilleure idée que de me conseiller de prendre le titre de marquis qu'ils comparent à celui d'Angleterre aussi personne n'oserait m'appeler général pas même le gouverneur n'y l'amiral, c'est toujours monsieur le Marquis». Celui-ci conclut sa lettre «Adieu cher ami, donne moi de tes nouvelles et surtout de celle de l'Europe et de la France car j'ai bien besoin de ne pas être oublié.» Provenance familiale, au propriétaire actuel par succession.
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