Lot n° 40

DAVOUT Aimée. (1782-1868). Sœur du général Leclerc (†1802, beau-frère de Napoléon), …

Estimation : 250 - 300 EUR
Adjudication : Invendu
Description
DAVOUT Aimée. (1782-1868). Sœur du général Leclerc (†1802, beau-frère de Napoléon), épouse du maréchal. L.A.S. à son mari, le maréchal Davout. [Pari], 28 janvier 1812. 4 pp. bifeuillet in-4. Belle et longue lettre de la Maréchale Davout à son mari, alors en poste à Hambourg comme gouverneur de la ville, lui marquant son embarras devant la demande de l'Empereur, d'organiser un bal. Elle rapporte une conversation qu'elle a eue avec Duroc, grand-maréchal du Palais à ce sujet et avec l'Empereur lui-même. «J'ai été on ne peut plus troublée, mon Louis, de la proposition qui m'a été faite par le Mal duc de Frioul [...]. Ce dernier s'en étant aperçu et il en a fait l'observation à l'Empereur qui lui a répondu : «elle s'arrangera» ! Alors je suis entrée avec assez de maladresse, je pense, dans plusieurs des raisons qui rendent l'exécution de la volonté de l'Empereur on ne peut plus difficile. Ensuite lui ai-je dit, il n'y a personne à Paris moins disposée que moi à la danse - on ne parle que de guerre en ce moment. - Il m'a dit cela est vraie, on attend d'un instant à l'autre des nouvelles de Russie, tout espoir de paix n'est pas détruit. - J'ai toujours la peine d'être séparée du Mal et je n'ai que lui dans ce monde, ayant peu de famille. Et m'en trouvant séparée, mes malheurs m'ont éloigné de la société, et le peu de goût que le Mal eut à m'instruire dans cette disposition trop naturelle, je pense qu'il n'aimerait pas que je donnasse un grand bal [...]. Pour finir, [...] je n'ai pas l'habitude de ses sortes de réunions [...]. L'Empereur croit le contraire [...] En [me] désignant, il a dit «cela fera plaisir à Davout». [...]». Elle lui demande d'écrire à Duroc pour lui exposer les peines qu'elle éprouve pour donner une fête dans une maison qui n'est pas montée pour cela et qui n'est pas achevée ; elle ajoute que sa santé ne lui permet pas d'éprouver de grandes fatigues, etc. «Je vais ce soir aux Tuileries. Si l'Empereur parle bal, y aurait-il inconvénient de demander qu'elle te permette de venir ouvrir ta maison et d'en faire les honneurs conjointement avec moi, craignant de m'en acquitter bien ma seule ? [...] L'Empereur ne m'a nullement parlé bal. Il m'a demandé de mes nouvelles avec bonté, et m'a dit qu'on voit que j'ai souffert après le spectacle. J'ai fait la partie de l'Impératrice ; elle m'a demandé de tes nouvelles [...]. Elle ajoute plus loin : Je ferai tout ce qui dépendra de moi pour me faire dégager de cette obligation. Je pense que les princesses qui désirent voir mon hôtel ont beaucoup insisté lorsque l'Empereur m'a nommée pour donner une des soirées de jours gras [...]. Il a été fait la même demande au duc d'Elchingen et au duc de Trévise. Il faut que ta pauvre Aimée soit toujours tourmentée. Plains-moi [...]. Elle termine en donnant des nouvelles de ses enfants, notamment de Louis, qui fait ses dents [...]».
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