Lot n° 5

CHARRETON Victor Léon Jean Pierre (1864-1936). Ensemble de 7 L.A.S. au peintre Ernest Quost et à …

Estimation : 200 - 300 EUR
Adjudication : 650 €
Description
CHARRETON Victor Léon Jean Pierre (1864-1936). Ensemble de 7 L.A.S. au peintre Ernest Quost et à son épouse. La Sauvetat, Saint-Amand-Tallende, Paris, Bandol sur mer, datées du 28 mai 1914 au 23 novembre 1929 et (s.d.). 12 pp. ½. in-12, in-8. Intéressante correspondance dans laquelle la grande histoire croise l'histoire de l'art. Le 28 mai 1914, remerciements «Je suis touché, mon cher Monsieur Quost, de vos si aimables félicitations et de celles de la belle artiste qui s'y joignent [...]» ; Le 2 juillet 1914 quelques jours avant le déclenchement de la première guerre mondiale, émouvante lettre, il lui écrit «Laissez-moi vous dire un mot de vœux malgré la tourmente des événements qui préoccupe tous les esprits, c'est moins parce qu'on voit disparaître autant d'êtres chers qu'on éprouve le besoin de penser à ceux qui restent [...] ma femme a perdu un frère âgé de (49) engagé volontaire et père de famille, ses vœux sont donc pas moins ardents que les miens [...]» ; le 10 juin 1918, il le remercie pour l'envoi d'un article ; le 24 février 1928, Victor Charreton est à Bandol, il serait ravi que Ernest Quost et son épouse les rejoignent et dresse un inventaire des avantages et des inconvénients de la région «Et d'abord les inconvénients : à Bandol il y a du vent assez souvent, depuis notre arrivée, nous avons eu durant une 8è de jours ce démon de Mistral qui arrache des amandiers une neige de fleurs, c'est joli seulement vu de derrière la vitre du reste la toile suivrait l'envol si l'on voulait malgré tout travailler dehors. En dépit de ces tempêtes le soleil brille et colore le paysage avantageusement, lequel est agréable, ne comparant, pas les montagnes de pinèdes, les villes pimpantes et la mer assez proche des lieux possibles de séjour- nous occupons une petite maison neuve assez coquette [...] à côté à 20 minutes une autre villa jumelle est à louer [...] pas loin de la ville, des marchés, et du petit port très agréable [...]» il continue «Bandol est à une 20e de kilomètres de Toulon avant d'y arriver, des autobus et le train y conduisent plusieurs fois par jour mais j'avoue que je profite peu de ce voisinage - je me contente de tourner autour des amandiers comme une abeille laborieuse qui ne veut prendre pour sa vie, mais supporte toujours plus de cire que de miel...[...]» il poursuit sa lettre par des remerciements, le plan de sa villa en dessous de sa signature ; le 10 juin 1929, le remercie de «[...] pour avoir pris la peine d'aller voir ces quelques toiles ! [...] je suis très fier de votre geste et de votre bienveillance, vous savez que j'estime hautement l'homme et l'artiste que vous êtes [...]» ; le 23 novembre 1929 il se réjouit «de vous voir dès mon arrivée à Paris et aussi de lire ces pages que j'attendais avec l'impatience que me donne ce que je connais déjà. Je suis certain qu'elles éclaireront, rassureront et guideront beaucoup d'esprits aujourd'hui hésitants ou inquiets c'est vous dire, moncher grand artiste et aussi que je suis fier que vous m'en donnez la primeur [...]» ; (s.d.) Belle lettre sur son hiver en Auvergne et sur sa peinture «[...] Isolé de Paris des amis et de leurs œuvres je ne veux pas passer pour oublieux et puisque je ne puis vous faire une visite, je vous prie de trouver ici pour vous et Mademoiselle Quost mes vœux [...] nous avons hâté notre départ et nos hivers se passent en montagne. J'en ai profité pour étudier la neige [...] abrité, dans les cabanes de pâtres au fond des gorges, [...] d'en saisir les fugaces et miroitantes frigidités. Mais le résultat en a été décevant. Victor Hugo a bien fait d'écrire que «sur certains Belvédères de l'Auvergne comme dans les Alpes il faut regarder, mais il ne faut plus peindre" enfin quelques effets de soleil sur les congères ont posé davantage et nous ont permis de rapporter des souvenirs de notre tartarinade. Il me tarde de vous revoir pour obtenir votre critique [...]».
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