Lot n° 106

[Victor HUGO]. Gustave PLANCHE (1808-1857). Manuscrit autographe signé Les feuilles d’automne par Victor Hugo, [1831] ; 4 pages in-4, au dos de papier à en-tête de la Revue des Deux Mondes..Intéressant article sur la poésie de Victor Hugo..Le...

Estimation : 400 - 500
Adjudication : 350 €
Description
manuscrit, qui porte quelques ratures et corrections, semble préparé pour l’impression, mais c’est l’article de Sainte-Beuve sur Les Feuilles d’Automne qui sera publié dans la Revue des Deux Mondes de décembre 1831. .…La parution des Feuilles d’Automne chez Renduel est, pour Planche, l’occasion de revenir sur l’œuvre antérieure de Victor Hugo, poésies et romans, et sur ce que ces œuvres représentent dans une vie généralement vouée au succès et à l’attention passionnée de la critique, enfin de faire la comparaison qui s’impose. Pour lui, ce recueil marque une étape nouvelle dans la vie du poète. Les recueils précédents pouvaient rappeler quelques grands anciens, tels que Pindare ou Horace. Les Orientales, avec leur profusion d’images, déguisaient trop souvent la simplicité des idées, tandis que, dans Les Feuilles d’Automne, le poète semble comprendre « qu’il était arrivé aux dernières limites de la phraséologie poétique, qu’il avait épuisé les dernières ressources de la langue, qu’il ne pouvait faire un pas de plus sans arriver à la confusion et à l’obscurité […] Il s’en est donc tenu aux cordes qu’il avait trouvées » ; mais « il n’a pas cette fois-ci fait vibrer toutes celles que nous lui connaissions et dont il était le maître ». C’est un nouveau cycle poétique qui s’ouvre. Les critiques de Planche se portent sur la forme et sur « les modifications métriques apportées au système que l’auteur a suivi jusqu’ici : sont-elles purement personnelles et spontanées, ou sont-elles imitées, venues d’ailleurs,, inspirées de plus loin […] La pente de la rêverie nous semble un ressouvenir du procédé Dantesque […] L’ode à M. Lamartine reproduit à s’y méprendre les formes et le mouvement des Méditations , l’ode à David statuaire n’est pas sans analogie avec l’ode à M. de Bonald »… S’il loue les belles inspirations du poète, Planche trouve qu’il se sert « trop souvent de la rime pour les développements et l’évolution de ses idées qu’au lieu d’encadrer sa pensée dans le mètre, il prend volontiers le mètre comme un instrument d’étude et d’invention » Il procède « du mot à l’idée, plutôt que de l’idée au mot »…
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