Lot n° 242

LOUIS XIII (1601 - 1643) NOTES autographes en marge et au bas d'une lettre du cardinal de …

Estimation : 5 000 - 7 000 EUR
Adjudication : 7 150 €
Description
LOUIS XIII (1601 - 1643) NOTES autographes en marge et au bas d'une lettre du cardinal de RICHELIEU, Conflans 21 juin 1636 ; 2 pages et quart in-fol., adresse autographe par Louis XIII : «Pour mon Cousin le Cardal de Richelieu» : montée sur onglets et reliée en un vol. in-fol. chagrin brun, titre doré sur le plat sup., cadre int. avec triple filet doré (René Aussourd). Précieux échange entre le cardinal de Richelieu et Louis XIII, lors des révoltes contre la fiscalité. Le cardinal de RICHELIEU a dicté cette lettre ou mémoire à son secrétaire Denis Charpentier, qui a noté sur le feuillet d'adresse : «Mémoire respondu du Roy du 21e juing 1636». Le Roi a noté de sa main cinq réponses dans la marge, plus cinq lignes à la fin de la lettre. Richelieu fait d'abord connaître une aggravation de la «sedition d'Angoumois » : «ils se sont assemblez 7 a 8 mil hommes, dont il y en a 3 ou 4 mil armez, et leur fureur est venue a tel point qu'ils ont mis en pieces un pauvre chirurgien, le prenans pour un gabeleur. On mande de dela qu'il est impossible de les reprimer que par la force, et qu'il faut par necessité de vieilles trouppes»... Il propose de renvoyer les régiments de la Melleraie, Montmege et Calonge, faire leurs recrues en Poitou et en Limousin, le Roi répond : «Je trouve tres a propos dy envoyer ces 4 Regts et les 4 Compnies de cavalerie, je vous en remets le choix». Les six compagnies en garnison à Vitry n'étant pas en l'état où elles devaient être, Richelieu s'assure que Sa Majesté trouvera bon de les faire rentrer, «estant certain que tant que Madame du Halier s'en meslera, elles seront incapables de servir». Le Roi approuve et note : «Je le trouve tres bon, ce nest point au fames a se mellr ny de la guerre ny de lestat». À une supplique de M. d'Aiguebonne d'être honoré de la charge de maréchal de camp, le Roi répond favorablement : «Il le merite bien je luy acorde». Le colonel Hebron [l'Écossais John Hepborn (1591 - 1636), qui mourra le 8 juillet au siège de Saverne] demande au Roi de lui accorder Mesternic (officier impérial fait prisonnier), dont il pourra tirer une rançon de «4 mil escus, qui luy aideront a subvenir a ses affaires». Richelieu appuie «ceste gratification, en consideration du service qu'il luy vient de rendre contre les Cravates». Le Roi approuve : «Jacorde Meternyc au Colonel Hebron». De plus, Hepborn supplie Sa Majesté de donner rang à son Régiment avant ceux qui ont été mis à 20 compagnies : «ce luy sera un puissant esguillon pour le porter a faire de bien en mieux. Comme au contraire si elle la luy desnie, il s'est fait entendre qu'il luy seroit impossible de servir. Je croy que sa Maté par sa prudence, et par sa bonté tout ensemble, voudra prevenir cet inconvenient qui ne seroit pas petit»... Le Roi suit ce conseil : «Je trouve bon que le Regt du Colonel Hebron tienne le Rang quil avoit acoutumé cidevant». Ayant réglé toutes ces affaires officielles, Louis XIII ajoute, au bas de la lettre, ces lignes plus intimes : «Je vous eusse envoyié des perdreaux que jay pris ce soir mais le prouvoyieu ma dit quils seroient gastés entre cy ay demain, si on ne les faisoit cuire des ce soir, cest pourquoy je ne vous les ay pas envoyiés». Ex-libris de la Bibliothèque du Docteur Lucien-Graux.
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