Lot n° 86
Sélection Bibliorare

BLOY Léon (1846 - 1917) MANUSCRIT autographe signé «Léon Bloy», Les Dernières Colonnes de …

Estimation : 2 000 - 3 000 EUR
Adjudication : 4 680 €
Description
BLOY Léon (1846 - 1917) MANUSCRIT autographe signé «Léon Bloy», Les Dernières Colonnes de l'Église, [1903] ; 75 feuillets petit in-4 (environ 21,5 x 17 cm) montés sur onglets en un volume petit in-4 ; reliure maroquin noir, décor doré, grande croix en réserve dessinée au petit fer cruciforme, semé alternant ce petit fer avec un fer spécial carré à décor géométrique, dos à nerfs orné des mêmes fers, encadrement intérieur frappé aux angles d'une croix entourée de petits cercles, doublures et gardes de soie vieil or, contregardes de papier marbré, étui (René Kieffer). Manuscrit complet de ce jeu de massacre contre quelques gloires catholiques établies. Ce manuscrit, rédigé à l'encre noire de la belle écriture de Bloy, au recto des feuillets, est soigneusement préparé pour l'édition au Mercure de France en 1903 ; il présente cependant quelques ultimes ratures et corrections. Il rassemble la totalité des textes du livre. La maquette de la page de titre est préparée par Alfred Vallette. Les manuscrits présentent des indications typographiques (au crayon de papier par Vallette) et des annotations de l'imprimeur (au crayon bleu). On a monté en tête une L.A.S. de Bloy à son éditeur Alfred Vallette, Lagny 12 août 1903 (1 p. in-8), accompagnant un envoi de copie et rédigeant une addition au texte sur Huysmans ; il termine : «Au revoir, mon cher Vallette. On ne s'amuse pas dans ma peau». Le manuscrit comprend, après la maquette du titre (par Vallette) : - la dédicace «à Ignis ardens»... [Pie X, dans la prophétie de Malachie] (1 p). - Avant-propos de «ce livre qui sera regardé comme un pamphlet par tous les connaisseurs» (2 versions, 1 p. chaque). - François Coppée de l'Académie Française (5 p.) : «La conversion de Coppée a été le chemin de Damas de tout le monde [...] Faut-il que l'Église soit malheureuse & que les catholiques aient tout mérité pour que ce ridicule vieillard soit cru quelque chose»... - Ferdinand Brunetière de l'Académie Française (5 p.) : «Un jour, il y a plus de dix ans, une puissante rafale de gifles passa tout à coup sur le cuistre impondérable qui tenait l'emploi de critique à la Revue des Deux- Mondes. Par un miracle inouï, [...] tout ce qui portait alors une plume le conspua, exactement comme s'il eût été un Écrivain»... - J.K. Huysmans de l'Académie Goncourt & ses derniers livres (23 p.) : «Je ne répéterai pas le mot terrible de Barbey d'Aurevilly à qui je l'avais présenté & qui ne put jamais vaincre son antipathie. Il y a de cela seize ou dix-huit ans. Huysmans venait de publier À Rebours & j'étais seul encore à pressentir la courbe infiniment elliptique par laquelle ce disciple de Médan devait arriver un jour au catholicisme de bibelot»... Et Bloy conclut : «Finissons-en. “Les catholiques ont tout mérité”. On l'a beaucoup dit et il faudrait une autre voix que celle-ci, une voix beaucoup plus qu'humaine pour le redire. Lorsque parlera ce clairon de l'abîme, “toutes les surdités voleront en éclats”, selon l'étonnante expression de Victor Hugo. En attendant, la misère de ces eunuques de l'orthodoxie est si effrayante qu'il faut encore leur savoir gré d'accueillir un pareil homme. Ils ont repoussé Hello, ils ont eu horreur de Barbey d'Aurevilly, ils n'ont pas même voulu connaître Verlaine, mais ils se jettent à Huysmans, et il faut tout de même leur dire merci. C'est à sangloter». À la suite, 4 p. de coupures de presse extraites du journal Le Temps, concernant Huysmans. - Paul Bourget de l'Académie Française (9 p.) : «Dans l'été de 1877, un peu après le fiasco de la conversion de Jean Richepin, raconté dans un de mes premiers livres [Propos d'un Entrepreneur de Démolitions], il m'arriva de rêver que l'auteur de L'Étape et de Cruelle Énigme qui n'était, à cette époque, l'auteur de rien du tout, mûrissait en silence comme un fruit suave que l'Église n'avait qu'à cueillir. Je travaillais alors dans les conversions. Richepin m'ayant échappé, il me fallait une autre proie». Pour conclure, il range Bourget parmi les «eunuques qui se sont châtrés eux-mêmes à cause des cieux». - Quelques autres (7 p.) : Drumont, H. Sienkiewicz, Jules Soury, le père Vincent Maumus «un sou-Judas fort probable et un incontestable crétin»... - Le Dernier Poète catholique Jehan Rictus (15 p.) : «Poète catholique sans le savoir et sans que personne l'ait jamais su, excepté moi, mais le dernier, sans aucun doute»... - Le Mendiant prie au seuil de l'Église (2 p.), priant Dieu de le compter «parmi les pauvres en petit nombre que vous utiliserez effroyablement pour votre gloire, quand votre Face de tonnerre sera lasse d'être souffletée». - Table (1 p.).
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