Lot n° 41

CHAISSAC Gaston (1910-1964) 9 L.A.S. «Gaston Chaissac» dont 3 avec DESSIN, 1943 - 1962 et s.d., …

Estimation : 1 500 - 2 000 EUR
Adjudication : 2 600 €
Description
CHAISSAC Gaston (1910-1964) 9 L.A.S. «Gaston Chaissac» dont 3 avec DESSIN, 1943 - 1962 et s.d., aux galeristes René et Denise BRETEAU ; 22 pages in-4 ou in-fol. Intéressante correspondance montrant les liens étroits entre Chaissac et les Breteau qui soutinrent et exposèrent l'artiste. Vix début 1943. Il se rappelle au galeriste pour réclamer des dessins, «surtout des dessins à la plume fait en 1939 en Dordogne». Il le prie de lui trouver des travaux d'artisanat ; jouets, sellerie, abat-jours... «Mes dessins, mes peintures, j'aimerai en échanger contre des dessins, des peintures d'autres et même des reproductions. J'ai fait beaucoup de choses nouvelles, des trouvailles durant ces dernières années», notamment «des papiers décorés. Il a écrit aussi, et indique qu'Albert Gleizes l'avait encouragé à publier ses textes, pour lesquels il aurait écrit une préface. Il annonce son récent mariage et la naissance de sa fille Annie... Boulogne par les Essarts [1947 ?]. Il s'intéresse à «un authentique graffitisseur » Maurice Charrieau, et il se dit «l'homme qui obéit aux épluchures ». Puis il raconte longuement un rêve auquel est mêlé Dubuffet, et recopie quatre de ses nouveaux poèmes, et des aphorismes sur les épluchures... Sainte-Florence-de-l'oie [fin 1948]. Les gens ne s'intéressant plus aux dessins sur papier, il en fait sur des coloquintes, qu'il propose à Breteau d'exposer. «Et je fais de la propagande anti-alcoolique pour plaire aux bonnes femmes pour qu'elles me commandent des peintures murales». Il parle de son nouveau domicile, puis de ses «crucifixions d'une nouveau genre», et d'un tableau fait d'après Picasso, etc. 1961. 1er juin. Sur son portrait fait par Michel Degenne (dessin en pleine page au dos, au crayon gras). - Vix 13 octobre. «Je n'ai toujours pour peindre que le grenier si chétivement éclairé. Tout pour m'inciter à faire la grève sur le tas aussi j'écris plutôt. Pourtant j'étais au grenier à peindre mercredi après-midi lorsque le curé est venu faire sa visite paroissiale. Ma femme qui n'est pas d'accord avec lui n'arrêta pas sa machine à laver pour lui et leurs éclats de voix arrivaient jusqu'à moi [...] Notre demeure aurait fort besoin d'être surmontée d'un mirador [...] J'ai quelques grands tableaux nouveaux nés qui doivent finir de m'illustrer, du moins espérons-le»... Il joint un poème sur la ferme du Petit Montnommé ; au dos de la lettre, dessin au stylo bleu d'un personnage. 1962. Vix 3 janvier. Il a fait «un grand dessin colorié qui représente un peau rouge aux yeux jaunes [...] Mon nouveau stock de gouaches commence à devenir considérable» ; il parle de ses ennuis de santé... - 11 janvier. «Mon mirador, c'est pas hélas encore pour tout de suite. Je viens de peindre mon monstre du jour (11.1.62) qui a un oeil qui dit un peu merde à l'autre mais doit être quand même une réussite dans son genre. Ses pieds bleus plongent dans du jaune oeuf un peu éclairci [...] Croyez vous que je pourrais obtenir en échange de tableaux de la camelotte de quoi ouvrir une boutique ? On m'a écri que la galerie qui m'exposera à Nantes semble être un îlot de propreté parmi l'océan des merdes polychromes nantaises»... Etc. On joint 2 fins de L.A.S. (2 p. in-4 chaque), parlant de ses gouaches, de Dubuffet, de ses rêves... (Quelques petites fentes)
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