Description
Paris, Pierre Firens, 1627. In-folio, vélin rigide, dos lisse, attaches de peau (Devauchelle).Un des plus beaux livres de fleurs du xviie siècle, dessiné et gravé à l'eau-forte et au burin par Daniel Rabel, « le meilleur des plus anciens peintres de fleurs » (Plesch).
Seconde édition de cette suite extrêmement rare comprenant un titre-frontispice, un frontispice représentant un jardinier et une jardinière sous un arceau de feuillage s’ouvrant sur une perspective de jardin à la française, et 69 planches magnifiques, figurant de nombreuses variétés de tulipes (dix ans avant le « krach de la tulipomanie »), de lys, de narcisses, de jacinthes et d’anémones, mais aussi des jonquilles, iris, glaïeuls, colchiques, renoncules, roses, etc., représentées en tige ou en pot et parfois accompagnées d’insectes.
La première édition du Theatrum Floræ, publiée en 1622 par Nicolas de Mathonière, ne diffère de celle-ci que par l’adresse et la date figurant sur le titre. En 1633, le graveur, éditeur et marchand d'estampes franco-flamand Pierre Firens (1580-1638) en fit paraître une troisième édition dont Pierre Mariette publia ultérieurement des retirages.
Daniel Rabel (1578-1637), premier peintre de Gaston d’Orléans, est « un artiste complet, tour à tour peintre, graveur, portraitiste, dessinateur de costumes de ballet et de jardins » (M. Pinault Sørensen). Le réalisme et la fraîcheur de son livre de fleurs lui valurent l'éloge des poètes et des savants de son temps, tels Peiresc, Malherbe, Scudéry et Bouhours. « Dans les fleurs gravées du Theatrum Floræ, écrit V. Meyer, il trouve un juste milieu entre l'exactitude assez sèche de L'Hortus floridus de Crispin de Passe ou du Florilegium novum de Théodore de Bry, et la manière libre mais encore maladroite du Jardin du Roy de Guillaume Vallet. ».
Mazarin possédait un magnifique Recueil de fleurs et d'insectes dessinés et peints sur vélin dont les cent aquarelles avaient été exécutées par Rabel en 1624 d'après ses propres gravures ; il est aujourd'hui conservé au Cabinet des estampes de la BnF.
Exemplaire soigneusement lavé présentant de minimes réparations marginales, ou seulement angulaires, à une trentaine de planches ; déchirures sans manque touchant la gravure aux pl. 28, 35 et 59 (habilement restaurées). Annotation manuscrite ancienne pl. 43. Un bouton d’attache manque à la reliure.
Pritzel, n°10855 – Nissen, n°1575 – Hunt, n°212 – Johnston, n°176 – Plesch, 370-371 (éd. 1633 et 1668) – Madeleine Pinault Sørensen, Le Livre de botanique XVIIe et XVIIIe siècle, Paris, 2008, pp. 71-75 – Véronique Meyer, « L’œuvre gravé de Daniel Rabel », Nouvelles de l’Estampe, 1983/I, n°67, pp. 6-15.
