Lot n° 65

LÉGER (Jean) — Histoire générale des Églises évangéliques des vallées de Piémont, ou Vaudoises.

Estimation : 2000 - 3000 €
Adjudication : 2 500 €
Description
Leyde, Jean Le Carpentier, 1669. 2 parties en un volume in-folio, vélin rigide, double encadrement de filets et fleurons à froid, médaillon d'arabesques au centre, tranches lisses (Reliure hollandaise de l'époque).Édition originale de la plus célèbre et importante histoire ancienne des Vaudois.
L'ouvrage est divisé en deux livres, dont le premier décrit la discipline, la doctrine et l'organisation des Églises vaudoises, et le second, les persécutions qu'elles ont subies depuis l'Inquisition jusqu'en 1664. Mais il intéresse, plus largement, l'histoire sociale, politique et religieuse du Piémont, les guerres de religion, la flore et la faune des Alpes, ainsi que la linguistique car il contient de nombreux passages en dialecte piémontais.
L'illustration comprend un frontispice allégorique montrant deux Vaudois foulant au pied la tiare et la crosse papales, un beau portrait de l'auteur, une carte dépliante des trois vallées du Piémont gravée par J. Somer d'après Valerius Crassus, datée de 1668, et 34 figures dans le texte gravées en taille-douce.
Quatre de ces figures se rapportent à la faune et la flore alpines ; les autres montrent principalement les exactions et massacres commis contre les Vaudois en 1655 ; parmi ces dernières, on remarque notamment trois vigoureuses eaux-fortes d'un suiveur de Rembrandt, Cornelis Elandts.
D'une pureté de mœurs légendaire, les Vaudois ont pris le nom de Pierre Valdo ou de Vaux, leur fondateur au XIIe siècle, qui prêcha l'extrême renoncement aux biens terrestres et la renaissance de la vie apostolique fondée sur la pauvreté et la prédication. En 1655, le duc de Savoie Charles-Emmanuel II et les troupes de Louis XIV menèrent de violentes persécutions contre les Vaudois provençaux, et la révocation de l'Édit de Nantes, en 1685, les obligea à se réfugier à Genève. Les Vaudois savoyards, après la rupture entre les deux souverains, bénéficièrent de davantage de tolérance.
Historien savoisien et champion de la résistance vaudoise, Jean Léger (1615-1670) échappa aux massacres ; il fut contraint néanmoins de se réfugier à Genève, puis aux Pays-Bas, où il devint pasteur de l'Église wallonne de Leyde.
Superbe exemplaire en vélin hollandais estampé à froid.
De la bibliothèque Ernest de Villoutreys (1830-1906), marquis de Brignac, avec ex-libris au château du Plessis-Villoutreys (cassure sans manque à l'ex-libris).
Brunet, III, 941 – Caillet, II, n°6406.
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