Lot n° 52

JOACHIM DE FLORE. — Vaticinia, sive Prophetiae. — Venise, Girolamo Porro, 1589. — Vaticinia seu praedictiones illustrium virorum. — Venise, Gio. Battista Bertoni, 1605. — 2 ouvrages en un volume in-4, maroquin rouge, double filet bordé de...

Estimation : 5 000 - 6 000 €
Adjudication : 10 110 €
Description
pointillés dorés en encadrement, emblème doré au centre, dos à trois nerfs orné d'un fleuron répété, titre doré dans le second caisson, tranches mouchetées de rouge (Reliure du XVIIe siècle).
Recueil de deux éditions vénitiennes des prophéties de Joachim de Flore, moine cistercien originaire de Calabre né vers 1130 et mort en 1202.

La doctrine de ce religieux, comme le rappelle une note manuscrite portée sur une garde au début du volume, a été condamnée dans le 4e concile du Latran, tenu en 1215 sous Innocent III qui y présida en personne, et elle a été condamnée comme contenant des révélations fabuleuses touchant l'état futur de l'Église.

♦ RARE ÉDITION ORIGINALE des Vaticinia, sive Prophetiae, le texte bilingue en italien et latin, comprenant une vie de l'auteur (cf. Caillet, n°5541 et Dorbon, n°2279).
Elle est ornée d'un titre-frontispice, de 2 jolies figures à pleine page, d'une figure de la roue prophétique dite de Pie IV, et de 31 curieuses figures allégoriques représentant la destinée des papes, le tout gravé en taille-douce et compris dans la pagination.

Les Vaticinia seu praedictiones contiennent, outre les vaticinations de Joachim de Flore, celles de l'évêque Anselme, de Giodocho Palmerio, du bienheureux Jean abbé, et du père Egidius Polonais. Elle est illustrée d'un beau titre-frontispice architectural
comprenant les portraits en médaillon des auteurs, et 6 figures gravées sur cuivre de roues prophétiques.

→ SUPERBE VOLUME PROVENANT DE LA BIBLIOTHÈQUE DE L'ÉRUDIT ET BIBLIOPHILE NICOLAS-CLAUDE FABRI de PEIRESC (1580-1637), laquelle était aménagée dans son hôtel particulier d'Aix-en-Provence.

La reliure n'est pas frappée du monogramme de Peiresc, mais sa facture et le titrage au dos rappellent bien la main de Simon Corberan, le relieur attitré de ce savant collectionneur qui se passionna aussi pour l'astronomie et la numismatique et qui entretint une correspondance suivie avec les grands scientifiques de son temps notamment Galilée et Gassendi.


Il a ensuite appartenu à Stanislas de Guaïta (1861-1897), avec son ex-libris doré et une note manuscrite de sa main donnant une explication des mystérieuses figures XVIII et XIX du premier ouvrage. Poète et occultiste, fondateur avec Joséphin Péladan de l'ordre kabbalistique de la Rose-Croix, Guaïta avait réuni une extraordinaire collection de livres de sciences occultes.

IL A FAIT FRAPPER AU CENTRE DES PLATS UN FER EMBLÉMATIQUE DES MARTINISTES, disciples de la doctrine de saint Martin (le « philosophe inconnu »), société dont il était lui-même un adepte et l’un des fondateurs avec Papus.

Monogramme humide indéterminé en bas du titre.

Ex-libris imprimé du XVIIIe siècle : Jacobi Constant Parochi Sti Trophimi ; ex-libris manuscrit : Fourgeaud-Lagrèze 1864.

Des bibliothèques Albert Pascal et Stanislas de Guaïta (1899, n°1487).

Quelques légères piqûres, 4 feuillets intervertis dans le second ouvrage.
Discrètes tavelures sur le second plat.
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