Lot n° 127

BECQUEREL Henri (1852-1908) — MANUSCRIT autographe signé « Henri Becquerel », Spectres d’émission infra-rouges des vapeurs métalliques, [1884] ; 4 pages et quart in-fol., sous coffret toilé noir avec pièce de titre au dos.

Estimation : 20 000 - 25 000 €
Adjudication : 20 800 €
Description
♦ Manuscrit de travail de son étude sur les rayonnements infra-rouges des métaux .

Brouillon et mise au net de l’étude publiée sous ce titre dans le volume 99 des Comptes-rendus de l’Académie des Sciences, 1884, p. 374-376. Rédigé à l’encre noire sur papier ligné, ils présentent de nombreuses ratures et corrections. Becquerel dit continuer ses « premières recherches sur les spectres d’émission infrarouge des vapeurs métalliques inconnus jusque-là […] au moyen d’un spectroscope spécial […] le principe de la méthode consiste à projeter les spectres à étudier sur une substance phosphorescente convenablement choisie, préalablement rendue lumineuse, et à observer l’excitation temporaire qui précède l’extinction sous l’influence des radiations infrarouges. Les lignes et bandes actives des spectres d’émission apparaissent alors brillantes et peuvent être examinées avec un microscope. En essayant diverses substances phosphorescentes, notamment certaines préparations de sulfure de calcium, j’en ai rencontré quelques-unes beaucoup plus sensibles que les autres pour les radiations infra-rouges. Ces substances m’ont permis de déterminer directement les longueurs d’onde des raies les plus brillantes de certaines vapeurs métalliques incandescentes, le Potassium, le Sodium, le Cadmium, en projetant les spectres de diffraction fournis par un très beau réseau sur métal de Mr Rutherford [….] Pour d’autres métaux les spectres étaient obtenus au moyen d’un prisme à sulfure de carbone. Les positions des raies ont été rapportées à celle des raies du Potassium et du Sodium, et aux positions des bandes et raies caractéristiques de la région infra-rouge du spectre solaire, ainsi que des bandes d’absorption du Samarium ; la longueur d’onde de chaque raie était alors déterminée par interpolation avec une assez grande exactitude »… Etc. Un tableau donne et commente les « Longueurs d’ondes en millionièmes de millimètre » du potassium, du sodium, du strontium, du calcium, du magnésium, de l’aluminium, du zinc, du cadmium, du plomb, du bismuth, de l’argent, de l’étain… Et Becquerel conclut : « Outre l’intérêt qu’il peut y avoir à signaler dans les spectres de vapeurs métalliques l’existence de ces radiations, dont les longueurs d’onde sont considérables, cette étude, plus que toute autre, est de nature à nous donner les renseignements les plus précieux sur les lois encore inconnues qui régissent les mouvements vibratoires des vapeurs incandescentes ».

▬ On joint un grand diagramme au crayon de longueurs d’ondes de vapeurs métalliques.


PROVENANCE

The Harvey Plotnick Library of Quantum Physics (vente New York 4 octobre 2002, n° 6).
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