bris de cachet avec perte d’un mot ; petite fente au pli).
[Paris] 4 ventose (22 février 1795). Sur ses négociations avec sa tante Mme de Villeneuve concernant sa terre de Mazan. Il réagit à « l’indecente proposition » que lui fait sa tante. « Cependant, voyés la sur le champ, je dis plus, tatés lui le poulx et si vous imaginés qu’elle ne puisse pas aller à deux ans conclués sur le champ. […] quoique je refuse, je vous laisse pourtant le maitre d’accepter si vous jugés que son état soit tel que le marché devienne bon pour moi ; […] il faut affermer Mazan huit mille francs par an à cause des assignats, et si cela est, comme cela doit être, Md de Villeneuve [Henriette-Victoire de Martignan, marquise de VILLENEUVE, sa tante] avec ses 15000 ne mettra que deux années, or m’assurés vous qu’elle mourra dans deux ans, c’est ce que je ne crois, ni ne desire, si cependant vous le croyiés, terminés ; puisque vous la verrés vous êtes plus à même de décider cela que moi, et je m’en rapporte absolument à vous ». Il évoque ses droits à la succession Murs : « mais vos torts de n’avoir pas fait acte de representation dès qu’il a eu les yeux fermés, n’en sont pas moins réels. Et après tout ce que vous m’aviés promis sur cela, je ne conçois pas comment vous vous étiés endormi ; […] réveillés sur le champ cette affaire je vous conjure ; et tirés moi de là tout ce que vous pourrés, […] dites moi pourquoi vous êtes vis-à-vis de moi resté en silence sur un objet aussi important que celui de cette succession, cela me tourne la tête. J’en suis toujours à n’avoir encore reçu que 1300 sur les 2400 annoncés », et il a besoin d’argent… Il est accablé de lettres par un Sade de Cucuron : « il dit que j’ai beaucoup de crédit, il se trompe fort ; je suis tout au plus l’ami d’une femme qui en a mais que diable veut il que je fasse pour lui ». Il se plaint des « impertinences » de la Soton (une fille de La Coste) : « si elle persiste, elle ne sera pas longtemps à aller à l’hopital ». Puis il revient sur la terre de Mazan : « il s’agit d’affermer, et certes je n’affermerai pas Mazan moins de huit mille francs en assignats, ou quatre mil francs en ecus, […] il y a trop longtemps que je suis dupe des fermiers, je ne veux plus l’être »...
[Charenton] 14 janvier 1812. Sade essaie de trouver de l’argent, et se demande ce qu’il peut récupérer de ses anciens droits féodaux. « Je vous rends mil et mil graces mon cher avocat de toutes les peines et soins que vous allez vous donner pour me faire passer une liste exacte de tous ceux qui me doivent des pensions, soit à Mazan, La Coste et principalement à Saumane. Je vois avec douleur quil me sera difficile de tirer quelque chose de ces objets cependant vous etes vous-même temoin qu’au dernier voiyage que je fis à Saumane et ou vous vous trouvates, ces bonnes gens, (quoique dans le regime de la terreur) m’en payerent pour plus de deux mille francs ; pourquoi ne fairait-il pas à present ce quils consentirent à faire dans un temps si difficile ». Il précise que François, le fils de Gaufridy, partagea son avis lors de sa venue à Paris ; mais « cet objet vous a fait éprouver des difficultes et pourquoi ? Voila ce que je n’entends pas puisque voila les propres expressions de la loi ». Il retranscrit ici deux extraits, soit dix lignes, du document en question définissant « les droits seigneuriaux rachetables », et interroge : « Ai-je donc tort de m’appuyer sur cette loi et d’agir en consequence lorsque vous m’aurez muni du nom des particuliers contre lesquels j’ai des reclamations à faire ». L’homme d’affaires MAYER, à qui il s’est adressé, « me parle a peu pres dans le meme sens que vous ; ne sera-t-il donc pas possible d’obliger les particuliers à separer, et à ne point payer sans doute ce qui tient a la feodalité d’avec ce qui tient a la concession de fond, et de me payer seulement cette seconde partie, enfin je vais entrer en lice et nous allons voir une fois que vous m’aurez directement adressé les papiers que vous me promettez »…