Description
expliquer la suite de la Religion & les changemens des Empires (Paris, Sébastien Marbre-Cramoisy, 1681) ; in-4, [1 f]-561 pp.-[3 ff] ; reliure maroquin janséniste rouge, dos à 5 nerfs, cadre intérieur à triple filet doré, doublures et gardes de moire verte, tranches dorées, étui.
Important manuscrit de travail pour un ouvrage de controverse posthume, relié en tête de l’édition originale du Discours sur l’Histoire universelle.
ÉDITION ORIGINALE du Discours sur l’Histoire universelle, avec en-tête, lettrine et cul-de-lampe gravés par Jolain. Très bel exemplaire, grand de marges, quelques très légères rousseurs, petite galerie de vers bien comblée en marge de 20 feuillets.
L’exemplaire est enrichi d’un précieux manuscrit de Bossuet, pour huit chapitres de la Défense de la Tradition et des Saints Pères (1693), où Bossuet voulait réfuter Richard SIMON qui avait attaqué la doctrine de Saint Augustin sur la grâce et le péché originel dans son Histoire critique des principaux commentateurs du Nouveau Testament... (Rotterdam, 1693). « Composée avant la querelle du Quiétisme, elle a été reprise et augmentée en 1702 ; en 1703, Bossuet songeait à lui donner une nouvelle forme en vue d’en faire une suite de ses deux Instructions contre la version de Trévoux, mais la mort ne lui permit pas d’exécuter ce dessein. […] Le manuscrit de cet ouvrage est perdu » (H.-M. Bourseaud, Histoire et description des manuscrits et des éditions originales des ouvrages de Bossuet, p. 26). C’est Leroy qui l’a publiée (sans le XIIIe livre) dans les Œuvres posthumes de Messire Jacques-Benigne Bossuet (Amsterdam, 1753), tome II (XIXe de la « collection de Paris »).
Le manuscrit se rattache à la Seconde Partie, Erreurs sur la matiere du Péché originel & de la Grace, et comprend les chapitres XXVII à XXXIV du Livre douzième : La Tradition constante de la doctrine de S. Augustin sur la Prédestination, correspondant aux pages 467 à 476 de l’édition originale. Il manque le début du chapitre 28 (probablement 1 feuillet) et la fin du chapitre 34. Chaque page (19,5 x 13,5 cm) est écrite à l’encre brune, sur 10 bifoliums et 2 feuillets simples, sur la moitié droite de la page, avec de nombreuses ratures et corrections, les références et les additions étant notées dans la marge gauche. Les pages sont numérotées de 784 B 1 à 784 B 6, 784 D à 784 Z (sauf I, V, W, sans manque), 784 &, 784 AA à 784 HH, puis 785 A à H ; elles sont paraphées LB en bas à gauche, probablement par l’oratorien Vivien de La Borde (1680-1748), à qui le neveu de Bossuet avait confié les manuscrits de son oncle, lors de leur remise à l’abbé Leroy pour la préparation de l’édition. Chap. XXVII. Prières d’Origene : conformité de sa doctrine avec celle de St Augustin. « Je rapporterai maintenant quelques prieres d’Origene où il ne fait pas moins voir l’efficace de la grace que son maître Clement Alexandrin. Et d’abord on peut se souvenir de la priere qu’il auroit voulu que St Pierre eust faite pour prevenir sa chute »…
[Chap. XXVIII. Autres prières d’Origène, & sa doctrine sur l’efficace de la Grace dans le Livre contre Celse. Manque le début.] « Et toutefois c’est ce qu’Origene demandoit à Dieu lorsqu’il demandoit la grace de faire un bon livre, un livre utile et puissant pour convaincre l’erreur: il demandoit l’application et l’attention necessaire pour cet ouvrage quoyqu’il n’y ait rien qui depende plus du libre arbitre que cela »… Chap. XXIX. Dieu fait ce qu’il veut dans les bons et dans les mauvais : beau passage d’Origene pour montrer que Dieu tenoit en bride les persécuteurs. « La puissance de Dieu à regir et à conduire où il veut le libre arbitre de l’homme s’est monstré si grande dans la prédication de l’évangile qu’elle agissoit non seul[emen]t sur les chretiens mais encore sur les infideles »…
Chap. XXX. Grande puissance de la doctrine et de la grace de J.C. comment démontrée et expliquée par Origene. « Ce docte auteur nous fait voir encore la grande puissance de la doctrine et de la grace de J.C. lorsqu’il enseigne que la predication prevaudra un jour sur toute la nature raisonnable et changera l’âme en sa propre perfection »…
Chap. XXXI. Que cette grace reconnue par Origene est prevenante et quel rapport elle a avec la priere. « Il ne reste plus qu’à demontrer que cette grace qu’on voit deja si efficace est encore prevenante ; mais c’est de quoi Origene ne nous permet pas de douter lors qu’il dit que la nature humaine n’est pas suffisante à chercher Dieu en quelque façon que ce soit et à le trouver meme, si elle n’est aidée de celuy la meme qu’elle cherche. Nous cherchons donc, mais inutile[men]t si celuy que nous cherchons ne nous aide c’est à dire ne nous cherche le premier »…
Chap. XXXII. Priere de St Gregoire de Nazianze rapportée par St Augustin. « La priere de St Gregoire de Nazianze dont je vais parler après St Augustin n’est pas une priere directe ; mais elle n’en fait pas voir pour cela moins
claire[men]t l’efficace de la priere et de la grace. Ce grand homme parle en cette sorte aux ennemis de la divinité du St esprit : Confessez que la Trinité est d’une seule nature et nous prierons le saint esprit qu’il vous donne de l’appeller Dieu : il vous le donnera j’en suis certain : celuy qui vous a donné le premier vous donnera le second. S’il vous donne de le croire Dieu, il vous donnera de l’appeller tel ; ou comme l’interprete St Augustin, s’il vous donne de le croire il vous donnera de le confesser »...
Chap. XXXIII. Priere de Guillaume abbé de St Arnoult de Metz. « Pour montrer l’uniformité et la continuité de la doctrine, joignons à ces prieres des anciens docteurs de l’eglise orientale cette prière d’un saint abbé
latin du siecle XI. C’est le venerable Guillaume abbé de St Arnoult de Metz dont l’humble et scavant pere Mabillon nous a rapporté dans le premier tome de ses analectes cette oraison qu’il faisoit le jour de St Augustin
avant la messe »...
Chap. XXXIV. Que St Augustin prouve par la doctrine precedente que les anciens docteurs ont reconnu la Predestination : ce qu’il repond aux passages où ils l’attribuent à la prescience. « St Augustin qui a veu dans les anciens docteurs de l’eglise cette doctrine sur la prevention efficace et toutepuissante de la grace dans chaque action de piété depuis le commencement jusqu’à la fin de la vie en a conclu que ces saints, par exemple St Cyprien, S. Gregoire de Nazianze, St Ambroise avoient » [la fin manque].