Lot n° 74

BALZAC Honoré de (1799-1850) — Pierrette. — Scène de la vie de Province (Paris, Hippolyte Souverain, 1840). — 2 volumes in-8 (21 x 13,2 cm), plein veau saumon glacé, filet à froid en encadrement sur les plats, dos lisse, encadrement...

Estimation : 30 000 - 35 000 €
Adjudication : 42 965 €
Description
intérieur de motifs dorés, doublure et garde de tabis bleu roi, tranches dorées, étui (P.-L. Martin) — Édition originale, suivie de la 2e édition de Pierre Grassou (t. II, p. 251-325).
Précieux exemplaire dont 184 pages portent des corrections autographes de Balzac.

Ces corrections sont destinées à la nouvelle édition du roman pour son entrée dans La Comédie humaine chez Furne, Dubochet et Hetzel, au cinquième volume (premier tome des Scènes de la vie province) qui paraîtra en janvier 1843. Elles débutent à la page 63 du tome II et s’étendent jusqu’à la page 246. Après la page 142, Balzac a collé sur la p. [147, début du chap. IX] un fragment découpé de la p. 143 (qui termine le chap. VIII) et supprimé les 4 lignes en bas de page ; au verso, la page 148 corrigée ; l’exemplaire est bien complet des p. [145-148] ; les corrections reprennent au f. 149-150. Ces pages ont servi à la composition et portent les noms des typographes. On compte 297 corrections autographes.

Outre les corrections typographiques (comme des minuscules aux titres de civilité) et de ponctuation, les modifications apportées par Balzac sont de plusieurs ordres. Il a d’abord complètement changé la physionomie du livre en supprimant tous les chapitres et leurs titres, afin de donner une continuité et une homogénéité plus grande à son œuvre. Il a resserré son texte, en supprimant de nombreux alinéas. Mais il a surtout profité de cette nouvelle édition pour améliorer ou compléter son texte, déplaçant parfois des parties de phrases, changeant des mots ou des expressions, et insérant des additions. Ainsi, p. 78, au sujet de du Tillet, « lequel est au mieux avec les Nucingen » est remplacé par « l’un des compères de Nucingen » ; p. 140, il ajoute à une réplique de Sylvie Rogron à propos de Pierrette : « Elle est sans le sou, qu’elle fasse comme nous, » ; p. 158, au sujet de la carrière de Collinet, Balzac ajoute qu’il « avait recommencé courageusement une autre fortune. Après des travaux inouis couronnés par le succès, il venait, » ; p. 169, lorsque le docteur Martener parle des maladies, Balzac ajoute « auxquelles sont sujettes les jeunes filles » ; p. 192, il ajoute qu’un médecin de Paris « attribue l’état presque mortel où se trouve la mineure aux mauvais traitements qu’elle a reçus du sieur et de la demoiselle Rogron » ; p. 196, il ajoute cette phrase : « La montagne accoucherait d’une souris » ; p. 245, au sujet du baron Gouraud à l’attaque de l’église Saint-Merry, il ajoute : « et son ardeur a été récompensée par le grand cordon de la légion d’honneur ». Etc.

PROVENANCE
Pierre Bérès (étiquette).

EXPOSITIONS
Balzac (librairie Pierre Berès, 1949, n° 345) ; Honoré de Balzac (Bibliothèque nationale, 1950, n° 541).
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