Lot n° 52

[MÉNAGE (Gilles) (1613-1692)] — Les Origines de la langue françoise. — Paris, Augustin Courbé, 1650. — In-4 (245 x 180 mm), (16)-XXXVIII-(2)-845 pp. et (14) ff. de tables.

Estimation : 1 500 - 2 000 €
Adjudication : 21 482 €
Description
Maroquin rouge de l’époque à la Duseuil, dos à nerf orné à la grotesque, titre doré, double encadrement de trois filets dorés sur les plats, fleurons aux angles internes, coupes et bordures intérieures décorées, tranches dorées sur marbrure.

Première édition du premier grand dictionnaire étymologique de la langue française.

Ménage s’appliqua toute sa vie à enrichir son ouvrage, qui fut réédité en 1694, après sa mort, sous le titre de Dictionnaire étymologique. Il y montre, à défaut d’une méthode sûre, une curiosité et une perspicacité jusque-là inconnues, et surtout une possession des divers états du latin, des langues romanes, et de plusieurs autres langues qui en font l’un des promoteurs de la philologie comparée. L’épître dédicatoire constitue en elle-même un véritable manifeste philologique : « Dire qu’elle renouvelle de fond en comble les théories émises avant 1650 serait exagéré. […] Cependant sur de nombreux points théoriques, Ménage a raison : il croit à la multiplicité des origines du Français ; il affirme très modérément la filiation indirecte du Français à l’Hébreu et il intègre, pour la première fois avec force et conviction, la langue médiévale et le monde moderne à la recherche scientifique. » (Jean-Louis Tritter, « Un manifeste philologique : L’Epistre dédicatoire des Origines de la Langue Françoise, de Ménage », Cahiers de la littérature du XVIIe siècle, n° 6, 1984, pp. 419-424).

Très bel exemplaire en maroquin rouge de l’époque.

Les exemplaires reliés en maroquin sont très rares. Tchemerzine n’en mentionne qu’un en veau, Brunet signale comme le plus beau un exemplaire en veau fauve.


PROVENANCE
François-Pierre-Louis d’Estavayer, Chevalier de Mollondin (1681-1736) (ex-libris armorié, cf. Hubert de Vevey, Les anciens ex-libris fribourgeois armoriés, 1923, n° 47) ; Louis-Auguste de Pourtalès (1796-18170) (inscription manuscrite signée : « acheté chez Meyri 1853 »).


RÉFÉRENCES
Tchemerzine IV, 667 ; Brunet III, 615 ; Cioranescu, XVIIe, n° 46788.
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