Veau fauve du XVII e siècle, dos à nerfs orné de caissons de double filet doré et de fleurons centraux, pièce de titre de maroquin bordeaux (renouvelée), double encadrement de deux filets dorés sur les plats, fleurons aux angles intérieurs, armes dorées au centre des plats. Boîte-étui moderne en demi-chagrin rouge, dos à nerfs plats, titre doré. Ex-libris « Bouhier » à l’encre au bas du titre, partiellement gratté. (Charnières restaurées et fragiles, quelques petites auréoles sur les plats ; taches rousses à quelques cahiers, quelques soulignures à l’encre.)
Première édition des œuvres complètes du « rénovateur de la chirurgie française ».
Cette édition rassemble vingt-six traités de Paré. Elle est illustrée d’un titre orné d’un bel encadrement, d’un portrait de l’auteur, de lettrines, culsde-lampe et bandeaux, et de 291 gravures sur bois représentant figures d’anatomie, instruments de chirurgie, scènes d’opérations, monstres, appareils de distillation. Avant même sa publication, le livre fut l’objet d’un examen par la Faculté et Paré, chirurgien de quatre rois de France, dut s’expliquer dans une brochure de quinze pages, Response de M. Ambroise Paré... aux calomnies d’aucuns médecins, et chirurgiens, touchant ses œuvres. L’ouvrage, dédié au roi Henri III, parut néanmoins sans changements. « A partir de 1574, sans abandonner ses lourdes occupations professionnelles, Ambroise Paré se consacre à la publication de ses Œuvres complètes dont il donnera quatre éditions (1575, 1579, 1582, 1585). Elles contribuent d’une manière décisive à la célébrité d’Ambroise Paré au cours des siècles, et à sa réputation de ‘père de la chirurgie française’ ; car il y apparaît à la fois comme un inventeur et un rassembleur des savoirs de son temps. C’est un monument de la chirurgie française au XVI e siècle, et, selon Malgaigne (1806-1865), aucune œuvre depuis Guy de Chauliac n’avait eu une telle ampleur. » (En Français dans le texte n° 66.)
Bel exemplaire aux armes du président Bouhier (1673-1746).
Premier président à mortier au parlement de Bourgogne, Jean III Bouhier de Savigny démissionne de son poste en 1728 pour se consacrer à ses travaux historiques et littéraires après son élection à l’Académie française. Renommé pour son érudition comme pour la splendide bibliothèque héritée de ses ancêtres, il reçoit poètes et lettrés à Dijon dans son hôtel particulier. À la fin de sa vie, sa bibliothèque, qu’il n’a eu cesse d’enrichir, compte quelque 35 000 ouvrages et 2 000 manuscrits.
Une provenance illustre pour un ouvrage majeur de l’histoire de la médecine.
RÉFÉRENCES
Doe n° 29 ; Garrison-Morton, 4750 ; Waller 7171; NLM 3530 ; Wellcome I, 4819 ; En Français dans le texte n° 66 ; Albert Ronsin, La bibliothèque Bouhier, 1971, p. 48 ; OHR, pl. 2423, fer n° 1.